La sécurisation de la messagerie n’est pas un sujet qui attire les foules, alors que la majorité des cyberattaques passent par ce biais… Grâce à l’intelligence artificielle employée par le Français Vade Secure, elle prend un sacré coup de jeune et de performance.
“Marché poussiéreux, un peu ringard”, la sécurisation des messageries pâtit d’une vision dépassée, souvent pensée comme “simple anti-spam”, développe Georges Lotigier, PDG de Vade Secure. Le spécialiste de la question, présent au Forum International de la Cybersécurité qui s’est terminé le 24 janvier, venait expliquer sa solution, l’une des plus utilisée dans le monde protégeant aujourd’hui 500 millions de boîtes mails, de marques connues, d’opérateurs télécom, de banques, de particuliers….
La lutte grâce à l’intelligence artificielle
Phishing et spear phishing, malwares aux variantes inconnues, ransomwares ou encore attaques zéro day, sa solution fait appel à 10 000 algorithmes pour les combattre, alors que 91 % de la cybercriminalité vient de l’email, rappelle le responsable, citant des chiffres de Trend Micro.
La solution s’appuie sur une analyse comportementale, avec un interpréteur de contenu de l’email (lien, header, adresse IP, ce qui caractérise les pièces en attachement…), complétée par un “sandboxing” qui, contrairement aux concurrents, sert uniquement à fournir des informations et non pas à bloquer les attaques, explique Georges Lotigier. “On sécurise de manière simple, en faisant une analyse du contexte”, ce qui fonctionne bien mieux et plus vite qu’une analyse basée sur les signatures et les systèmes de réputation, assure-t-il.
Une deuxième levée de fonds à venir
La société, avec ses 105 collaborateurs, et des recrutements à venir, se porte bien et prévoit une prochaine “levée de fonds ou une entrée en Bourse”, confie le responsable, alors qu’elle est dorénavant implantée aux Etats-Unis, au Canada, au Japon et à Hong Kong. Une levée de fonds ? Elle sera trois fois supérieure à celle de 2017 (la société avait récupéré 10 millions d’euros à l’époque), espérée pour le premier trimestre 2019, et de nature franco-américaine. Vade Secure poursuit en effet sa croissance aux Etats-Unis, où il a séduit divers acteurs, dans l’énergie et les paris sportifs en ligne. Il devrait y réaliser 20 % de son CA en fin d’année (contre 15 % aujourd’hui). Le filtrage d’email via l’intelligence artificielle séduit Outre-Atlantique. “Nul n’étant prophète en son pays”, Georges Lotigier espère bien, par un effet de boomerang, convaincre encore davantage d’entreprises en France et en Europe de choisir sa solution.