La plateforme Supermood mesure l’engagement au travail des salariés et les interroge sur des questions RH.
Kevin Bourgeois, président et cofondateur de Supermood, explique l’origine de la startup, qui compte aujourd’hui 45 salariés dont une quinzaine dans la tech, pour 250 entreprises clientes : « En école d’ingénieurs, à l’IMT Atlantique, nous avions avec Robin Nicollet un projet de plateforme pour recueillir le feedback des élèves et les faire converser avec les professeurs. En sortie d’école, nous avons fondé Supermoood, afin de mesurer les retours du terrain sur divers thèmes RH : qualité de vie au travail (QVT), diversité, inclusion, risques psychosociaux, marque employeur, onboarding. »
Pour l’entrepreneur, disposer de métriques sur les ressources humaines permet de mieux cibler les actions de transformation à mettre en œuvre. Et l’application permet de dégager des tendances de fond via l’analyse des réponses agrégées et anonymes des salariés des différentes entreprises clientes : « Le vrai sujet du télétravail, c’est la flexibilité horaires. Chez les femmes, la crise sanitaire a augmenté la charge mentale professionnelle. Chez les développeurs, le levier principal d’engagement est l’autonomie, suivi de la montée en compétences, tandis que chez les commerciaux c’est la confiance. »
Détecter des signaux faibles
Les entreprises peuvent envoyer un questionnaire par trimestre, ou une ou deux fois par mois, créer un questionnaire central pour tous les salariés (3 à 15 questions en général), plus des questionnaires différents selon les entités ou le type de salarié (managers par exemple). . L’application permet de détecter des signaux faibles et des sujets corrélés. La plateforme est chiffrée et sécurisée et garantie l’anonymat des répondants. Les commentaires sont passés au crible par le logiciel d’analyse sémantique Proxem Studio de Dassault Systèmes. Des filtres permettent de faire des analyses par catégorie (par exemple le genre). La majorité des cadres répondent sur PC, tandis que les employés en magasin et les ouvriers en usine privilégient le smartphone.
Yves Rocher mesure l’engagement de ses équipes IT
Kevin Bourgeois donne deux exemples d’utilisation : « Les équipes du département IT du groupe Yves Rocher sont interrogés via notre application. Cela permet de mesurer la satisfaction sur le travail de son équipe (notes et commentaires écrits) mais aussi des autres équipes et voir s’il y a des hiatus, dans une logique de mesure de l’engagement et de la productivité. L’analyse des questionnaires permet d’enlever les petits cailloux dans la chaussure : une fois un premier problème détecté et réglé, on passe au suivant. Dans le groupe Fnac Darty, l’application a permis d’identifier quelques valeurs communes, et des valeurs spécifiques à chaque entreprise : expérience culturelle à la Fnac, fierté de la qualité de la relation commerciale chez Darty. »
Label d’écoute des collaborateurs
Supermood, qui a levé 12 M€ en trois tours de table entre 2017 et 2020, travaille actuellement sur deux projets :
– un label d’écoute des collaborateurs, lancé il y a deux mois : il récompense les entreprises qui font le plus d’efforts pour écouter leurs employés. Trois niveaux de gratification existent : engagé, champion, leader, cette dernière catégorie récompensant 15% des entreprises clientes ;
– un service en cours de développement qui va permettre aux managers dans toute la France d’échanger sur des problématiques identifiées grâce aux données analysées sur la plateforme.
Baromètre National de l’Engagement au Travail tous les mois
A partir des réponses auprès de 400 000 salariés que l’application Supermood récolte chaque mois à la question « “Recommanderiez-vous votre entreprise comme une entreprise où il fait bon travailler ?” entre 0 et 10 », la startup publie chaque mois le Baromètre National de l’Engagement au Travail (BNET). C’est un indice de référence sur l’engagement au travail en France qui s’appuie sur la méthode du eNPS (employee Net Promoter Score), métrique de référence pour le calcul de l’engagement des collaborateurs.