La blockchain est une technologie de pointe en forte croissance, qui se développe grâce aux NFT et au Web 3.0. Mais les talents tech manquent cruellement. Développeur, analyste support ou ingénieur sécurité… la blockchain leur tend les bras.
Les talents techniques sont au cœur de l’intérêt et de la demande du secteur porteur de la blockchain. Le marché mondial de la blockchain va croître de 48 % par an jusqu’en 2024 selon les prévisions d’IDC. La blockchain sert de support technologique aux cryptomonnaies, aux projets de Web 3.0 d’Internet décentralisé, de GameFi (jeux vidéo « play-to-earn » permettant de monétiser ses succès en cryptomonnaies), ou NFT (jeton non fongible). Elle peut également servir dans les métavers. Rappelons que la blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations transparente et sécurisée. Elle repose sur un registre distribué sur un réseau d’ordinateurs contenant chacun l’historique des transactions et assurant la résilience du système.
Les usages de la technologie sont en croissance, et la demande de talents suit, comme le montre un rapport publié en 2022 par LinkedIn et la plateforme de trading en cryptomonnaies OKX. Il se fonde notamment sur des données LinkedIn couvrant différents secteurs (blockchain, cryptographie, informatique quantique, cryptomonnaies, réseaux peer-to-peer…) à partir de données issues de 180 pays de janvier 2019 à juin 2022.
La France dans le top 3 de la demande de talents
Le total des professionnels spécialisés dans la blockchain a augmenté de 76 % en glissement annuel. Les États-Unis occupent la première place en matière de nombre de talents blockchain, devant l’Inde et la Chine. Les États-Unis, la France et la Chine sont les trois premiers pays du monde en termes de demande de talents.
Les besoins fondamentaux en matière de ressources humaines se déplacent du domaine financier au domaine technique. Si les financiers représentent encore la plus grande partie des personnes employées, le déficit de demande est le plus important pour les talents techniques tels que les ingénieurs et les informaticiens. Il est donc important de renforcer l’attraction de ces profils et d’entretenir correctement leurs compétences et leur potentiel, note le rapport. La fonction de technicien en cryptologie est en hausse de 350 % et celle d’analyste support de 237 % dans le monde. Les développeurs, ingénieurs sécurité, analystes de données et ingénieurs systèmes sont aussi très sollicités.
Un fort turnover
Le turnover est élevé. Dans les fonctions IT, les personnes employées restent en moyenne 1,1 an sur un poste. Les femmes ne représentent que 24 % des personnes employées dans l’industrie de la blockchain, contre 36 % dans le domaine de l’Internet.
Les professionnels de la blockchain sont en général d’un bon niveau universitaire, 40 % d’entre eux étant titulaires d’un master, 59 % d’une licence. Plus les postes sont spécialisés, plus les exigences en matière d’éducation sont élevées.
Avec le développement de l’innovation dans l’industrie de la blockchain dans son ensemble et l’apparition de cours liés à la blockchain dans certaines universités dans le monde, les exigences en matière d’éducation seront encore accrues et la concurrence pour les talents sera plus féroce, analyse le rapport. En France, Alyra a été fondée en 2018 pour former des professionnels de la blockchain, notamment dans le développement.
Christine Calais
