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En quête de sens, plus de salariés réalisent un bilan de compétences. Proposé en distanciel, il séduit les pros du numérique

Le bilan de compétences permet aux cadres et aux salariés de réfléchir à tout âge à leur évolution professionnelle et leur équilibre de vie et d’agir en conséquence. Il est proposé sous forme digitale par Même pas Cap !, ce qui facilite sa mise en œuvre par les salariés en poste et séduit les professionnels du numérique.

Plus de 98 000 demandes de bilan de compétences ont été validés en 2022 via le Compte personnel de formation (CPF), contre 85 187 en 2021 et 51 657 en 2020, d’après la Caisse des dépôts et consignations, chargée du dispositif, soit un quasi-doublement en deux ans.

« Le bilan de compétences comporte plusieurs étapes qui permettent de réfléchir sur soi-même : personnalité, compétences, équilibre de vie. Le choix de vie prime sur la continuité de carrière, le bilan peut conduire à changer de métier, ou de statut en devenant travailleur indépendant, » explique Aliette Trocheris, coach expérimentée et cofondatrice de Même pas Cap !, qui propose une plateforme digitale de bilan de compétences. « Lorsque l’on débute un bilan de compétences, nous échangeons souvent sur ce qu’est le sens, ajoute Yves Trocheris, PDG et cofondateur de Même pas Cap !. Pouvoir définir ce qui apporte du sens pour soi est essentiel pour permettre un impact au bilan de compétences. Pour certains, il s’agit de gagner plus, de travailler moins ou plus, de faire un travail utile, de participer au changement, de travailler de n’importe où… »

Quête de sens, souffrance au travail et équilibre de vie

L’essor du bilan de compétences a plusieurs causes, selon une enquête réalisée début 2023 auprès de 668 répondants ayant finalisé un bilan de compétences chez Même pas Cap ! parmi les 5 000 personnes que cette startup familiale a accompagnées depuis sa création en 2018. Les déclencheurs principaux du bilan sont les suivants : la quête de sens (63 %), la souffrance au travail (58,8%), l’envie d’en apprendre davantage sur soi-même (53 %), et la recherche d’un meilleur équilibre vie professionnelle- vie personelle (50 %). Loin derrière, 10 % effectuent cette démarche pour un meilleur salaire.

Pour Aliette Trocheris, c’est le fait d’aller mal qui pousse trop souvent à effectuer un bilan de compétences : « La souffrance au travail est multiple : surcharge de travail ou harcèlement, incompatibilité d’humeur avec son n+1, souffrance éthique (désalignement des valeurs de l’individu et des valeurs réellement appliquées dans son entreprise), parfois s’accompagnant d’un salaire insuffisant. J’ai eu une personne en bilan qui a compris qu’il était au bon poste, mais pas à la bonne adresse. Aujourd’hui, avec un taux de chômage plus faible qu’auparavant, les actifs n’ont plus à subir cela. Le parcours professionnel fait partie de la santé globale, et peut être au service d’un projet de vie équilibré. »

Cette tendance doit s’inverser car sonder ses aspirations en période calme peut éviter la souffrance au travail.

Le bilan digital séduit les professionnels du numérique

83 % des actifs recourant au bilan digital de Même pas Cap ! sont en poste, un chiffre plus élevé que dans les cabinets traditionnels ; faire le bilan en distanciel facilite son utilisation par les salariés. Aliette Trocheris remarque : «  ce sont des profils à l’aise avec le numérique, en moyenne plus jeunes, entre 30 et 40 ans, contre 45-50 ans dans les centres classiques, avec plus de personnes travaillant dans les métiers du numérique. » 53 % des sondés ont entre 35 et 49 ans, ils sont majoritairement cadres ou salariés (à proportion égale 31 %).

Aliette Trocheris précise : « Nous avons des coachs qui ont été DRH dans le numérique ou ont travaillé dans le développement informatique : ce sont eux qui sont plus choisis par les actifs du numérique. Ceux-ci montrent pas ou peu de stress, car ils savent qu’ils peuvent retrouver du travail quand ils le souhaitent, ne serait-ce par une mission en indépendant en attendant de trouver un projet d’entreprise qui leur convient comme salarié. Ils posent beaucoup de questions sur l’équilibre de vie, le sens au travail, les relations avec leurs collègues, la gestion de projets et le management. Nous nous sommes aperçus que les valeurs en entreprise sont très variables en ESN, comme d’ailleurs dans d’autres entreprises : que ce soit la façon dont l’entreprise considère les clients, son personnel technique ou la reconnaissance du travail accompli. »

Aliette Trocheris, coach cofondatrice de Même pas Cap ! Crédit: Alexis Delespierre Photographe.
Aliette Trocheris, coach cofondatrice de Même pas Cap ! Crédit: Alexis Delespierre Photographe.

4 personnes sur 5 qui font un bilan sont des femmes

80 % des personnes interrogées sont des femmes. Pour Yves Trocheris, « en leur permettant d’être à la bonne place au bon moment, nous les aidons aussi à être en phase pour briser le plafond de verre et accélérer l’équilibre femmes-hommes au sein des entreprises. » « Les femmes souhaitent avoir des arguments, gagner en confiance avant un entretien de carrière ou une évolution de poste, » ajoute Aliette Trocheris.

89,4 % des sondés ont effectué leur premier bilan de compétences. Ceux qui n’en sont pas à leur coup d’essai ont effectué un bilan de compétences plus de 10 ans auparavant dans 42,3 % des cas. « Il est essentiel de se faire accompagner à la fin d’un cycle professionnel (qui dure 5 ans en moyenne), pour se réimplanter avec sens et engagement dans ce changement, » affirme Yves Trocheris.

Le bilan impacte la carrière et l’équilibre de vie

73,7 % des répondants affirment que le bilan de compétences a eu un impact sur leur situation professionnelle. Il est plutôt rapide : 36,2 % immédiat, 36,8 % à 6 mois et 29,9 % à plus d’un an. La transformation a été assez radicale, avec un changement de métier (43 %), de secteur (31 %), de statut (20,6 %). 17,5 % ont évolué professionnellement et 7,5 % d’un point de vue salarial.

Les conséquences personnelles sont importantes : 73,1 % évoquent une meilleure connaissance de soi-même, 42,4 % un épanouissement et une quête de sens assouvie, 33,9 % meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Intégrer le bilan de compétences dans le parcours professionnel

Si seulement 23 % des sondés ont parlé de leur bilan de compétences à leur employeur, ils sont 87 % à estimer qu’il devrait être un outil systématiquement proposé dans le parcours professionnel. Cela aurait, selon Même Pas Cap !, plusieurs bénéfices :

  • pour les entreprises : être dans une dynamique de confiance, au service du bien-être de ses collaborateurs. En permettant à chaque salarié d’être à la bonne place au bon moment, l’engagement est renforcé, la santé mentale valorisée et la rétention accentuée. Un cercle vertueux au service de la performance.
  • pour les salariés : redevenir acteur de son parcours professionnel et trouver sa bonne place au bon moment, être à l’écoute de son changement.

Il n’y a pas d’obligation pour l’employeur à financer un bilan de compétences. Mais en cas de licenciement, une procédure d’outplacement est plus coûteuse. Yves Trocheris conclut : « Notre pari était le bon, celui de proposer une réelle démocratisation du bilan de compétences. Le chemin reste cependant encore long pour bousculer les états d’esprit et faire prendre conscience aux DRH qu’il s’agit d’un outil formidable pour retenir leurs talents et les faire évoluer au bon moment, au bon endroit dans l’entreprise. »

 

Même pas Cap, une jeune pousse familiale en 100 % télétravail

Startup cofondée en 2018 par la famille Trocheris – Aliette (la mère), Yves (le fils) et Sixtine (la fille) – Même Pas Cap! vise à démocratiser l’accompagnement professionnel pour tous via le bilan de compétences digital (éligible CPF). Elle propose un programme de 24 heures d’accompagnement individuel pour identifier le projet professionnel réaliste et réalisable en adéquation avec le projet de vie, la personnalité et les compétences uniques de chacun. Le dispositif en distanciel est proposé au tarif de 1 590 € pour une durée de 24h maximum (12h d’accompagnement avec un coach et 12h de travail personnel) contre 1 800 € en présentiel en général.

Aliette Trocheris précise : « Nous faisons travailler 68 coachs, dont 52 femmes, et 20 salariés dans toute la France. Nous sommes une entreprise qui travaille en 100 % distanciel. C’est un choix managérial, permis par les outils numériques (visioconférence, Slack…). Nous gagnons en confort et en productivité, tout en travaillant en équipe. Nous partageons des choses, nous nous lançons des défis, comme proposer des recettes de cuisine saines. Nous nous rencontrons en présentiel tous les trimestres. »