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Lancement du « 17 cyber » : entretien avec Jérôme Notin, DG de Cybermalveillance.gouv.fr

Filtre anti-arnaque et lancement du « 17 cyber »
Cybermalveillance.gouv.fr est à l’offensive

Depuis 6 ans maintenant, un particulier ou un professionnel peut solliciter Cybermalveillance.gouv.fr en cas de cyberattaque ou tout simplement pour sécuriser son système d’information. Bilan de l’activité de la structure qui va animer le Cybermoi/s en octobre.

> Jérôme Notin, Directeur Général de Cybermalveillance.gouv.fr

Quelles sont les grandes priorités d’action de Cybermalveillance.gouv.fr pour 2023 ?

Jérôme Notin, DG de Cybermalveillance.gouv.fr : L’une de nos priorités pour 2023 porte sur l’organisation du Cybermoi/s 2023. En 2022, nous étions en copilotage avec l’ANSSI et cette année nous en assumons seuls son organisation. Cette manifestation correspond plus à nos publics, raison pour laquelle sa responsabilité nous a été confiée.

Notre ADN c’est aussi de réunir les gens autour de causes communes et dans le cadre de ce Cybermoi/s, nous avons créé un comité, « Le Collectif », pour fédérer toutes les initiatives.  L’événement de lancement aura lieu le 2 octobre sur le Campus Cyber, en présence de  Jean-Noël Barrot.

Quels seront vos grands projets pour les mois à venir ?

Nous avons été investis par le cabinet de Jean-Noël Barrot de la réalisation de l’étude du projet de filtre anti-arnaques lancé par le Président de la République. Nous avons réalisé cette étude et celle-ci à été remise au ministre. L’objectif est de limiter l’impact du hameçonnage qui reste la menace numéro 1 sur l’ensemble de nos publics, pour les particuliers, mais aussi les professionnels. Le projet de loi est encore en discussion et l’idée d’un blocage complet des pages malveillantes est encore en débat. L’objectif est que le filtre soit opérationnel pour les jeux olympiques de Paris 2024. Enfin, notre troisième priorité porte sur la mise en place du « 17 Cyber ».

> L’une des priorités de Cybermalveillance.gouv.fr en 2023 est l’événement Cybermoi/s.

Quel sera le rôle de Cybermalveillance.gouv. fr dans ce projet ?

Ce projet est piloté par le ministère de l’Intérieur. Nous assumerons la qualification de l’incident de sécurité et nous allons doter notre plateforme de la capacité de mise en relation avec un opérateur au ministère de l’intérieur. Nous sommes actuellement en phase de conception et nous développons des outils d’aide à la décision pour les opérateurs du ministère de l’Intérieur pour qualifier l’incident, lister les conseils qui lui ont été donnés et assister la judiciarisation de son affaire.

Alors que le niveau de la menace ne cesse de croître, qu’en est-il de l’activité de la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr ?

Nous estimons que le niveau de la menace reste extrêmement élevé mais contrairement aux années précédentes où nous avons enregistré des taux de croissance de 100% d’une année sur l’autre, nous observons aujourd’hui une stagnation de la fréquentation de la plateforme. Ainsi, sur les 6 premiers mois de l’année 2023, nous sommes au même niveau que 2022. En l’état de notre dispositif et de nos moyens, nous ne pouvons plus aller « chercher » de nouvelles victimes.  Nous sommes arrivés à un seuil où si on n’augmente pas nos moyens nous ne pouvons plus progresser. Notre budget de fonctionnement de 2 millions d’euros par an, ne nous permet pas de  mener la moindre campagne dans les médias. Un rapport de la cour des comptes faisait état de la nécessité d’augmenter nos moyens, pour mieux nous faire connaître d’une part et faire passer des messages de sensibilisation et de prévention auprès du public. d’autre part. Nous espérons pouvoir être entendus.

Quel est aujourd’hui le volume de dossiers traités pour les particuliers, les PME et les collectivités ?

Nous sommes un dispositif plutôt tourné vers les professionnels et les collectivités et deux raisons expliquent pourquoi nous sommes aussi présents auprès des collectivités. D’une part, celles-ci sont proportionnellement bien plus nombreuses à être frappées par des cyberattaques que les entreprises. D’autre part, nous avons la chance que l’Association des Maires de France, ainsi que d’autres associations représentant ces collectivités, nous mettent en avant et nous fassent connaître auprès de leurs membres.