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“Cloud Monaco”, le Cloud souverain de la Principauté démarre avec les services de l’Etat, mais vise le privé pour booster son chiffre d’affaires

Le Cloud dit “souverain” de Google et Thales, et celui d’Orange/Capgemini et Microsoft ont occulté en partie celui de Monaco, un Cloud souverain inauguré le 30 septembre, qui est, lui, basé sur AWS. Pierre Puchois, CEO de Monaco Cloud, en explique les contours à Solutions Numériques.

Certes, Monaco Cloud est basé, lui, sur AWS, mais Pierre Puchois, CEO de Monaco Cloud, met les choses au point : “Là où les deux initiatives françaises de Cloud souverain utilisent les services d’hyperscalers américains comme Google ou Microsoft pour produire leurs offres, nous ce n’est pas le casNous avons cependant un partenariat avec AWS qui permet à nos utilisateurs d’aller consommer facilement de la ressource AWS Regions, mais que nous ne considérons plus alors comme souveraineCela ouvre le champs des possibles à nos utilisateurs et leur permet de profiter du meilleur des deux mondes : un Cloud souverain géré à Monaco pour tous les cas d’usage sensibles et un catalogue riche de fonctionnalités pour des besoins moins critiques. » 

Pierre Puchois, CEO de Monaco Cloud. Lancement de Monaco Cloud

Si Monaco Cloud utilise des applicatifs VMware et une infrastructure Dell, ce qui n’en fait pas technologiquement un Cloud souverain, “il est installé dans nos datacenters gérés et managés par nos équipes ». Il y a deux datacenters à Monaco, et un troisième devrait ouvrir en 2022, précise le dirigeant. Par ailleurs, les données hébergées seront également prochainement sauvegardées sur un site de l’e-ambassade de Monaco au Luxembourg – ces espaces sont gérés par l’Etat luxembourgeois -, en prévention de tout risque majeur. 

Souverain, Monaco Cloud l’est juridiquement puisque l’actionnariat de cette société privée est “100 % monégasque » avec l’Etat comme actionnaire majoritaire et Monaco Digital comme partenaire industriel actionnaire.
En matière de sécurité, Monaco Cloud a pour ambition la certification PINH – équivalente au référentiel français SecNumCloud – mais également ISO 27001 et HDS pour les données de santé. 

Une offre commerciale pertinente »

Monaco Cloud permet de stocker les données étatiques comme celles des acteurs privés en Principauté. Il se veut “une offre commerciale pertinente ». “Ce n’est pas du Cloud de l’Etat, par l’Etat, pour l’Etat », même si l’Etat en est le premier client pour ses nouveaux services numériques autour de la smart City, de l’e-santé, de l’e-éducation ou encore de l’e-administration proposés autour de son projet “Extended Monaco ». Il s’adresse tout autant, et même davantage, aux entreprises situées à Monaco et ailleurs pour qu’elles disposent de services comme les machines virtuelles, le stockage ou la sauvegarde.

Il s’agit de “proposer des services d’opérateur de Cloud sur un marché international », résume Pierre Puchois. “Nous avons une ambition forte et une réelle volonté de faire de ce projet une réussite industrielle au service de l’économie Monégasque. Nous adressons prioritairement le secteur public aujourd’hui mais le privé devrait à terme être prépondérant », précise-t-il. “En 2026, le but est d’avoir 80 % du chiffre d’affaires réalisé avec le privé et 20 % avec le gouvernement ». Le monde bancaire a d’ores et déjà répondu présent, indique le dirigeant.

Pierre Puchois, qui a fait partie il y a une dizaine d’années de l’aventure Cloudwatt en France, une des premières tentatives de Cloud souverain avec Numergy, est convaincu que Monaco Cloud est une vraie alternative à l’offre des hyperscalers. Un Cloud qui peut aussi faire de la concurrence aux nouveaux Clouds souverains français. Des sociétés hexagonales ont d’ailleurs déjà contacté l’entreprise, révèle Pierre Puchois.