Wikipédia a bloqué pour un an l’une des adresses IP (numéro de serveur informatique) les plus actives du ministère de l’Intérieur, d’où émanaient “trop d’actes de vandalisme” de ses articles, a indiqué l’encyclopédie en ligne.
De cette adresse IP, dont dépend une série de postes de travail, sont parties 4 000 modifications de Wikipédia depuis 2007, souvent du vandalisme(grossièretés, modifications irrégulières…) venant régulièrement d’un même auteur, a précisé à l’AFP l’un des administrateurs de l’encyclopédie, répondant au pseudonyme de “Jules78120”. « Pour des raisons de sécurité informatique, les adresses IP génériques du ministère sont les mêmes pour l’ensemble des personnels ayant une adresse “interieur.gouv.fr”, a expliqué à l’AFP Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur. « Des investigations internes sont en cours afin d’identifier les postes à partir desquels un certain nombre de requêtes ont pu être lancées auprès de Wikipedia. Le ministère va également se rapprocher de Wikipédia afin de voir comment éviter qu’un incident de même type ne se reproduise à l’avenir », a-t-il ajouté. « En attendant les résultats de l’enquête technique, il a d’ores et déjà été décidé de rappeler à l’ensemble des agents du ministère les règles de bon usage des outils informatiques mis à leur disposition”, selon M. Brandet.
Une adresse déjà bloquée 8 fois
L’adresse IP incriminée a déjà été bloquée huit fois depuis 2008, généralement pour trois jours et quelquefois pendant un mois, selon Wikipédia. Le blocage d’un an est une sanction assez rare, car généralement les actes de vandalisme -modifications sans fondement, ou encore gros mots ou commentaires partisans- entraînent des blocages de quelques jours de l’IP de leurs auteurs, qui peuvent encore consulter les articles mais plus les modifier.
D’après Le Canard Enchaîné, en août, des fonctionnaires du ministère avaient effacé une partie de la fiche de présentation de l’encyclopédie pour la remplacer par un mot d’insulte et le 9 décembre, le ministère a fait l’objet d’un avertissement pour vandalisme répété.