(AFP) – Washington a annoncé vendredi des sanctions économiques à l’encontre de 12 responsables de l’entreprise russe Kaspersky, après avoir la veille interdit l’utilisation de son logiciel antivirus aux Etats-Unis, reprochant au géant de la cybersécurité une
proximité avec Moscou.
“L’action d’aujourd’hui contre les dirigeants de Kaspersky Lab souligne notre engagement à garantir l’intégrité de notre espace numérique pour protéger nos citoyens contre les menaces malveillantes en ligne“, a déclaré le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson. Ces sanctions, annoncées par le département du Trésor dans un communiqué, sont une “réponse aux risques continus de sécurité informatique“.
“Les États-Unis sont déterminés à protéger et préserver l’intégrité de nos technologies de l’information et de la communication contre les menaces en ligne“, a commenté le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller. Il a souligné que “les produits et solutions de cybersécurité de Kaspersky offraient un large accès aux fichiers” sur les “ordinateurs sur lesquels le logiciel est installé“.
“Kaspersky est soumis à la juridiction, au contrôle ou à la direction du gouvernement russe, qui pourrait exploiter cet accès privilégié pour obtenir des données sensibles, y compris des informations personnelles ou contourner les mesures de sécurité informatique“, a-t-il ajouté. Ce porte-parole a ainsi mis en garde contre le fait que cela pose “un risque inacceptable pour la sécurité intérieure des États-Unis ou (…) des Américains“.
Donner aux clients le temps de trouver une alternative
Jeudi, le département du Commerce avait annoncé que Kaspersky n’était plus autorisé à vendre ses logiciels aux Etats-Unis ou de fournir des mises à jour aux logiciels déjà utilisés. Cette interdiction s’applique également aux sociétés affiliées, filiales et sociétés mères de Kaspersky Lab. Kaspersky sera néanmoins autorisé à mener certaines activités jusqu’au 29
septembre, afin de donner aux clients le temps de trouver une alternative. Le Kremlin a dénoncé vendredi une “concurrence déloyale” de Washington.
En 2007, le logiciel avait déjà été interdit aux agences fédérales des Etats-Unis. Et en mars 2022, la Commission fédérale des communications des États-Unis a ajouté les produits, solutions et services de sécurité fournis, directement ou indirectement, par Kaspersky sur la “liste des équipements et services de communication qui constituent une menace pour la sécurité intérieure“.
La multinationale Kaspersky a des bureaux dans 31 pays et des clients dans
plus de 200 pays et territoires, selon le département du Commerce, qui précise que le groupe fournit des antivirus et d’autres produits et services liés à la cybersécurité à plus de 400 millions d’utilisateurs et 270 000 entreprises dans le monde.