Alors que la projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel est en cours, avec un vote final acté avant la rentrée, BVA publie les résultats d’une étude conduite pour Salesforce consacrée au regard que posent les Français sur leur formation et leur employabilité.
D’après les résultats de cette étude, les salariés français sont particulièrement soucieux de leur capacité à séduire des employeurs, actuels et potentiellement futurs, et à s’adapter. Ainsi, la moitié des Français (50 %) souhaiteraient changer d’entreprise, de travail (48 %)et de secteur d’activité (46 %).
64 % des salariés se sentent seuls
Mais comment faire ? La plupart des employés (64 %) déplorent un manque de soutien, et se sentent seuls pour faire face aux nouveaux changements survenant dans le monde, même s’ils sont relativement confiants sur leur capacité à rebondir (64 %). Face à ces évolutions, les salariés disent compter avant tout sur eux-mêmes (75 %), puis sur leur réseau personnel (39 %) ou professionnel (26 %), et ensuite seulement sur leur entreprise (25 %). Globalement, ils considèrent que leur entreprise n’est pas suffisamment impliquée dans le domaine de la formation professionnelle, notamment ce qui concerne la transmission de savoirs en interne (57 %), l’information des salariés sur ce sujet (64 %) et la possibilité de leur permettre d’accéder à des formations en ligne (66 %) ou externes (67 %). Un paradoxe, alors qu’une proportion non négligeable de salariés affirme avoir déjà suivi une formation longue (43 %) voire diplômante (32 %), effectué un bilan de compétences (30 %) ou suivi une formation sur Internet (24 %). Est-ce que cela leur a servi ? C’est la question que l’on peut se poser. On relèvera au passage que le numérique apparaît avant tout aux yeux des salariés comme une opportunités (48 %), bien davantage qu’une menace (11%).
L’effort consenti par le gouvernement sur la formation professionnelle est pris en compte par les salariés, mais avec des avis partagés à quasiment même hauteur… 51 % des répondants pensent que ces mesures les aideront à accéder à des cours adaptés aux enjeux qu’ils sont susceptibles d’avoir à relever à l’avenir, mais 48 % sont de l’avis inverse. Reste, il est vrai, que la notoriété du projet de réforme est assez faible : une courte majorité de salariés en a entendu parler (54 %) et seuls 14 % savent précisément de quoi il s’agit. Une certitude : la formation initiale ne suffit plus aujourd’hui selon les salariés : 21% estiment qu’elle ne leur a jamais été utile et 28 % qu’elle ne l’est plus vraiment aujourd’hui. Quand on évoque le fait de se former tout au long de sa carrière, les salariés se montrent avant tout motivés (62 %) et curieux (54 %). Peu sont ceux qui se disent sceptiques (19 %) ou s’avouent découragés (10 %).
Des salariés qui s’interrogent sur les possibilités de reconversion professionnelle
En l’état actuel des choses, les salariés sont relativement sceptiques sur les possibilités de reconversion professionnelle : 89 % pensent que c’est difficile, voire très difficile de le faire après 45 ans et ils sont même 41 % à estimer que c’est difficile même avant 45 ans. Le reproche de fond vis à vis des entreprises reste : on est avant tout reconnu pour « ce qu’on sait faire, pas sur ce qu’on peut faire ».
Certains salariés ont par ailleurs le sentiment qu’il est difficile dans leur région d’accéder à des formations de qualité (55 %), de se constituer un réseau professionnel (60 %), de créer son entreprise (68 %) ou de se reconvertir professionnellement (69 %), notamment quand on n’habite pas en Ile-de-France.
A quand un vrai rapport gagnant-gagnant entre salariés et entreprises ?