Données personnelles : les Français sont-ils prêts à les livrer à n’importe qui ? Havas Media Group France a mené l’enquête : les « Data Paranos » sont nombreux !
Havas Media Group France a organisé en août dernier une enquête auprès de 1 000 internautes âgés de 16 à 64 ans, et établi des profils types, du « Data Stratège » au « Data Parano ». Le principal enseignement de cette étude montre que si la grande majorité des Français est consciente et inquiète de la captation de ses données personnelles, près d’un Français sur deux déclare néanmoins pouvoir y trouver un intérêt, en particulier financier.
Voici les principaux enseignements de l’étude Havas Media :
• La captation des données, phénomène de société : 93 % des internautes de 15 à 64 ans sont conscients de la captation de leurs données personnelles, et 84 % se déclarent inquiets de l’usage qui peut en être fait.
• Un phénomène qui engendre de profondes craintes : 74 % des internautes sont inquiets de l’usage frauduleux qui pourrait être fait de leurs données, 53 % ont peur que leur intimité puisse être révélée, et 47 % que leurs données puissent être utilisées dans un cadre de surveillance et de sécurité, hors de tout contrôle et de toute transparence.
• En toute logique, les internautes mettent en place des mesures de protection, de la simple création de pseudonymes sur la toile (45 %) à la mise en place d’outils et de protocoles spécifiques pour limiter la récupération de leurs données (29 %).
• Mais pour un Français sur deux (46 % des répondants), la captation de leurs data peut être une source d’opportunités, en bénéficiant notamment d’offres personnalisées.
• Enfin, une majorité d’internautes seraient prêts à accepter le suivi de leurs données digitales en toute transparence moyennant des contreparties. 45,2 % sont ouverts à une contrepartie financière et 41,6 % à des contreparties non financières.
Cette diversité d’attitudes et de comportements a permis à Havas Media d’identifier 5 types de segments aux profils, comportements et attentes spécifiques :
1. Les Data Natives (24 %)
Une population jeune (15-24 ans), consciente du phénomène mais pas très inquiète et qui n’a pas une ligne de conduite très arrêtée. Ces jeunes internautes ne sont pas persuadés de l’opportunité et des bénéfices qu’ils peuvent tirer de la captation de leurs données et ne sont pas favorables à une réglementation. Leurs mesures de protection s’inscrivent dans la moyenne de la population étudiée.
2. Les Data Stratèges (9 %)
Une population mature (35-49 ans), très consciente du phénomène de captation, inquiète mais pas angoissée (les inquiétudes les plus marquées : intimité, données médicales, historique complet). Un segment qui voit des avantages à la captation de ses données. Ce sont des experts qui sont au fait des techniques pour déjouer ou limiter la captation et mettent en place une batterie de mesures assez complète : mise en place de protocoles, limitation des infos, validation de la sécurité des sites, mise en ligne de fausses infos, effacement des données, règles de sécurité sur les réseaux sociaux. Ils sont ouverts indifféremment à tout type de contreparties : transparence, absence de publicité, échange de données contre des services, mais ils ne sont pas les plus « gourmands ». Une population qui maîtrise le sujet et peut se permettre de tirer profit du système.
3. Les Data Fatalistes (27 %)
Ils sont plutôt jeunes, conscients du phénomène, inquiets (des craintes plus marquées pour leur intimité et les problèmes de surveillance), mais peu favorables à un cadre réglementaire. Ils ne connaissent pas toutes les ficelles pour déjouer la captation et ne prennent que rarement des mesures pour se protéger, souvent par négligence (ils n’y pensent pas). Ils sont proportionnellement les plus nombreux à utiliser des pseudos. Ils ne sont pas intéressés par des contreparties non financières, un peu plus par des contreparties financières. La data est une réalité de leur quotidien qu’ils acceptent.
4. Les Data Parano (36 %)
C’est le groupe le plus âgé (des +35 ans), conscients du phénomène de captation, ce sont les plus inquiets. Ils ne perçoivent aucun avantage à la captation de leurs données et sont les plus enclins à plébisciter une réglementation. Leurs craintes sont nombreuses, en particulier au sujet de la fraude, de la surveillance, de la diffusion de leurs données médicales, de la géolocalisation. S’ils s’estiment néophytes, ils mettent en place des mesures de protection : ils limitent leurs infos, s’assurent de la sécurité des sites, favorisent plutôt les sites de marques connues. Ils sont les plus nombreux à penser qu’il n’est pas envisageable de transmettre leurs données et sont plus favorables à des contreparties « éthiques » : transparence, absence de publicité.
5. Les Data Détendus (4 %)
Une population de 25 à 49 ans, peu consciente du phénomène et peu inquiète. Un segment qui pense pouvoir tirer bénéfice de la captation des données. Ce sont les moins enclins à réclamer une réglementation. Ils sont assez passifs dans la protection de leurs données. Aussi, ils sont plutôt prêts à transmettre leurs données (sauf leur correspondance et leurs mails) et sont les plus favorables à des contreparties financières (ce sont ceux qui valorisent le plus leurs données).