Une des plus prestigieuses universités australiennes, par ailleurs étroitement liée au gouvernement et aux services de sécurité, a annoncé mardi avoir été victime d’un vaste piratage informatique réalisé par un “opérateur sophistiqué” qui a eu accès à 19 ans de données sensibles.
Dans un message à ses employés et ses étudiants, l’Université nationale australienne (ANU), basée à Canberra, ne s’avance pas sur l’identité des pirates qui l’ont prise pour cible à partir de l’année dernière. “Nous pensons qu’il y a eu un accès non autorisé à une quantité importante de données sur le personnel, les étudiants et les visiteurs depuis 19 ans“, indique le recteur adjoint Brian Schmidt, dans un communiqué en ligne. Il précise que les données auxquelles les pirates ont eu accès incluent les “noms, adresses, dates de naissance, numéros de téléphones, adresses email personnelles, numéros fiscaux, information sur les salaires, relevés d’identité bancaire et numéros de passeport“. Les dossiers scolaires et notes des étudiants ont également été compromis. En revanche, les systèmes qui stockent les informations de carte de crédit, les informations de voyage, les dossiers médicaux, les contrôles de police, les accidents du travail ou encore les numéros d’immatriculation des véhicules n’ont pas été affectés, précise le responsable.
Une intrusion qui date de fin 2018
“Fin 2018, un opérateur sophistiqué a eu illégalement accès à nos systèmes. Nous avons détecté cette intrusion il y a deux semaines“, a déclaré M. Schmidt. “Nous travaillons étroitement avec les agences de sécurité du gouvernement australien et nos partenaires du secteur de la sécurité pour mener les investigations.” “L’Université a pris des mesures immédiates pour renforcer notre sécurité informatique et travaille sans relâche pour réduire les risques d’intrusion future.”
Financée par le gouvernement fédéral, l’ANU est un des premiers établissements de recherche et d’enseignement supérieur du pays, fréquenté chaque année par des dizaines de milliers d’étudiants.
Les autorités australiennes ont révélé en février que le système informatique du Parlement avait également été la cible d’un important piratage, de même que les réseaux des principaux partis politiques. Le Premier ministre Scott Morrison avait mis en cause un “agent étatique sophistiqué“. Et des experts avaient avancé la possibilité d’une implication
chinoise.
Auteur : La Rédaction avec AFP