Quand la pâtisserie rejoint l’art, le métavers est l’univers à conquérir ! Vous pouvez acquérir, sans gagner un gramme sur la balance, les créations d’un pâtissier de luxe dans le métavers.
Armand Le Roy De la Botte, jeune pâtissier qui va installer dans les prochaines semaines sa boutique de luxe à Versailles, a décidé de créer des pâtisseries en NFT (non fungible token) sur le métavers Decentraland. Objectif : accélérer son lancement physique par un succès virtuel. Patienter dans la file d’attente d’une boutique de luxe n’est pas fait pour vous ? Nous avons vu son double numérique : une pâtisserie élégante qui mélange tons pastels et couleur or, qui vous accueille à bras ouverts. Elle ne vise pas que les impatients, mais surtout les collectionneurs, si ce n’est les investisseurs. Le pâtissier propose plusieurs créations en NFT : ce sont des jetons non fongibles, des actifs numériques uniques utilisés essentiellement dans l’art digital et les jeux vidéos. Les grandes marques et les marques de luxe, de Zara à Gucci, Dior et Dolce & Gabbana, se sont aussi lancées dans l’aventure.
Créer une marque puissante et disruptive
A 33 ans, Armand Le Roy De la Botte, qui a travaillé dans des restaurants gastronomiques étoilés, croit au potentiel du métavers : « Pour l’heure, mes créations sont des séries limitées à 15 exemplaires que je propose sur le métavers. Je trouve cela très enrichissant à titre personnel. Je suis à la fois manuel, créatif et très « geek, » et je suis les dernières innovations technologiques avec grand intérêt. J’ai lu un article dans la presse économique en décembre dernier qui montrait que les grandes marques de vins et spiritueux s’étaient déjà lancées dans le NFT. J’ai pas mal de concurrents à Versailles et en région parisienne, et je souhaite installer une marque puissante, qui crée le désir, et est disruptive. »
Séries limitées made in Versailles
Le pâtissier a pour l’heure réalisé trois créations (ci-dessous) aux noms évocateurs de la ville royale où s’est installé le pâtissier, dont l’arbre généalogique et l’ascendance aristocratique remonte au 17e siècle.
« Le Roi Soleil » : une création très fruitée à base de mousse au fruit de la passion.
« La mort du Roi Louis XVI » : notre pâtissier revisite le tiramisu avec cette création au cacao et au café qui semble pleurer la mort du roi à travers des gouttes de chocolat blanc et noir qui coulent le long de la pâtisserie.
« L’anniversaire de Marie-Antoinette » : une création délicate aux arômes subtils sur le thème de la rose, , inspiré du célèbre tableau d’Elisabeth Vigée le Brun, « Marie-Antoinette à la rose. »
Grâce à la réalité augmentée, vous pouvez avoir la liste complète des ingrédients et des allergènes, ainsi que les calories pour chaque pâtisserie. A l’heure où nous écrivons, des exemplaires de chaque série ont déjà été vendus. Si elles vous mettent l’eau à la bouche, dépêchez-vous !
Précision qui a son importance pour ceux qui n’oublient pas le plaisir gustatif : l’heureux détenteur d’une pâtisserie en NFT, qui est un jumeau numérique de la pâtisserie à déguster, peut se faire livrer son jumeau physique par camion réfrigéré. La livraison est disponible sur toute l’Ile-de-France en camion réfrigéré pour l’heure. Armand Le Roy de la Botte réfléchit à des solutions de transport réfrigéré pour livrer en France, en Europe et même dans le monde.
Actifs virtuels, statut social et plaisir
Mais ce n’est pas sa priorité : « Mes premiers acheteurs sont nippons et ont acquis les premiers exemplaires du « Roi Soleil » et de « La mort du Roi Louis XVI ». Ils sont fans d’histoire de France, ont visité le château de Versailles. Ce qu’ils veulent avant tout, c’est valoriser leurs actifs, se faire plaisir et améliorer leur statut social dans le monde virtuel, pas forcément goûter à mes créations ! Et de poursuivre, pas peu fier : « Le réalisateur du Parrain – un film que j’adore ! – a acquis le premier exemplaire de « l’anniversaire de Marie-Antoinette », pour l’offrir à sa fille Sofia lors de son anniversaire en mai prochain. » Rappelons que Sofia Coppola a réalisé l’excellent Marie-Antoinette en 2006.
Bientôt des pièces uniques
Armand Le Roy de la Botte poursuit : « A l’instar des artistes qui ont crevé l’écran sur le métavers, je réfléchis à créer des pièces uniques, en fonction du succès des premières séries. J’ai déjà des idées pour le nom de la première, ses ingrédients et son apparence visuelle : « Le Masque de Fer », une création unique qui sera inspirée de la légende de l’Homme au Masque de Fer. »
Si l’abus de pâtisserie est mauvais pour la santé IRL (In Real Life), dans le monde virtuel, vous pouvez multiplier vos achats de façon décomplexée. Le seul risque serait de faire grossir votre porte-monnaie, la création pouvant prendre de la valeur !
Et sans nul doute, l’initiative aura des followers parmi les pâtissiers qui s’inspireront de cette innovation. Le Roi est mort, vive Le Roy !
Christine Calais