Une évolution du malware FruitFly qui cible les ordinateurs Mac serait active depuis 5 ans. On vient d’en découvrir l’existence.
Repéré en tout début d’année par le chercheur Thomas Reed de Malwarebytes, Fruitfly (OSX.Backdoor.Quimitchin) a une variante. Contrôle de la webcam, de la souris, du clavier, réalisation de captures d’écran, collecte des informations sur les Mac connectés à un même réseau, installation d’autres logiciels malveillants… Fruitfly 2 et ses dispositifs serait tapis dans l’ombre des systèmes Mac depuis au moins 5 ans, selon le chercheur en sécurité de Synack, Patrick Wardle. On imagine les possibilités concrètes : vol de numéros de cartes bancaires, mots de passe, etc. “Ce genre de découverte nous rappelle que les Macs ne sont pas à l’abri des virus informatiques”, souligne Jérôme Ségura, expert en sécurité chez Malwarebytes.
90% des victimes sont aux Etats-Unis
Patrick Wardle a découvert environ 400 ordinateurs Mac infectés par la nouvelle souche du malware FruitFly (nommé FruitFly 2). Il ignore le nombre réel des victimes qui seraient principalement situées Aux Etats-Unis, à 90%, au vu des adresses IP qu’il a pu consulter. Mais Patrick Wardle pense que le nombre de Macs infectés par FruitFly 2 est probablement bien plus élevé, car il n’avait accès qu’à certains serveurs utilisés pour contrôler le malware, a-t-il indiqué à Forbes.
L’espionnage comme motivation ?
On ne sait pas qui se cache derrière le malware, “FruitFly, le premier logiciel malveillant OS X/macOS de 2017, est un spécimen plutôt intrigant. Ciblant de manière sélective les établissements de recherche biomédicale, on pense qu’il a échappé aux radars pendant de nombreuses années“, indique Patrick Wardle qui vient de donner une conférence sur le sujet au Black Hat 2017 de Las Vegas. Selon lui, “la variante B de FruitFly, même maintenant, n’est détectée que par une poignée de produits de sécurité.”
L’absence de publicité, de keylogger ou de ransomware laisse penser qu’il s’agit d’espionnage et non d’un simple cybercrime. Le logiciel a en effet la capacité d’alerter l’attaquant lorsque les utilisateurs sont actifs sur l’ordinateur. Depuis, les autorités compétentes, prévenues, enquêtent.
On retiendra pour finir que la malware peut aussi fonctionner sous Linux. Une autre variante pourrait donc être découverte.
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