Un ex-informaticien de la CIA condamné à 40 ans de prison pour fuite massive sur WikiLeaks

Un ancien informaticien de la CIA a été condamné jeudi à 40 ans de prison pour avoir transmis en 2017 au site WikiLeaks des outils de cyberespionnage, “la plus grave fuite de données” de l’histoire de l’agence américaine de renseignement, selon l’accusation. 

Joshua Schulte, 35 ans, a été reconnu coupable en juillet 2022 de huit chefs d’accusation d’espionnage. Il a également été reconnu coupable en septembre 2023 de détention de pédopornographie, une importante collection de vidéos pédopornographiques ayant été découverte dans ses ordinateurs pendant une perquisition à son domicile. “Joshua Schulte a trahi son pays en commettant l’un des actes d’espionnage les plus éhontés de l’histoire américaine”, a commenté jeudi le procureur fédéral de New York Damian Williams dans un communiqué. 

Persistant malgré une première arrestation en 2017

M. Schulte a gravement nui à la sécurité nationale des Etats-Unis et directement mis en danger les vies d’employés de la CIA, persistant dans son attitude même après son arrestation en 2017“, a affirmé le vice-ministre de la Justice chargé de la division Sécurité nationale, Matthew Olsen, cité dans le texte. En 2016, alors qu’il travaillait pour une unité  d’élite spécialisée dans le cyberespionnage, il avait commencé à rassembler la collection “Vault 7”, des outils de piratage, des logiciels malveillants et des virus informatiques. 

La vengeance personnelle comme mobile

WikiLeaks avait commencé à publier les 8.761 documents en mars 2017, embarrassant grandement l’agence et fournissant aux pirates professionnels et amateurs du monde entier les mêmes outils que les agents du renseignement américain. “La source souhaite lancer un débat public sur la sécurité, la création, l’utilisation, la prolifération et le contrôle démocratique des cyberarmes“, avait à l’époque déclaré WikiLeaks. Mais l’accusation affirme que la motivation de Joshua Schulte était de se venger de la CIA, dont il reprochait à la direction de ne pas avoir pris son parti dans des conflits internes.

La rédaction avec AFP