Accueil Formation « Tu seras développeuse, ma fille »

« Tu seras développeuse, ma fille »

La majeure partie des parents ne connaît pas assez les métiers du numérique en constante transformation pour, aujourd’hui encore, les recommander à leurs filles. Mais les représentations évoluent, et le secteur IT agit pour attirer les jeunes femmes.

Ouf ! 59 % des Français pensent que les femmes peuvent être aussi douées que les hommes dans les métiers liés au numérique, selon une enquête d’Ironhack, organisme de formation (OF) spécialisé dans le numérique, lenée auprès de 3 870 personnes pour la Journée Mondiale de la Femme Digitale du 17 avril 2022.

Ils ont une assez bonne perception des causes qui font que seules 17 % de femmes travaillent dans le numérique. 74 % pensent que les femmes ne sont pas éduquées pour s’intéresser à ces métiers et 71 % qu’il y a beaucoup plus d’hommes qui postulent et donc moins de place pour les femmes. 55 % estiment que les femmes se sentent illégitimes pour ces métiers et se tournent donc vers d’autres secteurs.
58 % avouent qu’ils n’inciteraient pas leur fille à s’orienter vers un métier technologique. Là, les représentations biaisées du secteur dues à sa méconnaissance sont de la partie. 61 % préfèrent orienter leur enfant vers un métier plus facile (vu la prédominance de la présence des femmes dans les métiers du soin et de l’enseignement difficiles et mal payés, on se demande bien lesquels…). Pour 59 %, ils craignent que les métiers numériques soient trop recherchés avec le risque d’être bouchés, alors que le marché du travail est pénurique depuis plusieurs années. Respectivement 58 % et 44 % considèrent que ce sont des formations très cher, ou trop longues. Tout est relatif, et ça dépend lesquelles. 41 % pensent que ce sont des secteurs très anxiogènes et difficiles pour les femmes. Pas plus, voire bien moins que les secteurs où s’orientent en majorité les femmes.

Des métiers valorisants, bien payés et où le nombre de femmes va croître

Manon Pellat Bravo, directrice générale d’Ironhack France et Pays-Bas. ©Alice Lemarin

Pour les 42 % qui orienteraient leur fille vers un métier dans la Tech, il semble qu’ils soient mieux informés de l’actualité et du marché du travail du numérique. La première raison invoquée à 74 % est l’essor des métiers du numérique. Pour 68 %, les salaires sont également plus intéressants. Pour 61 %, la place des femmes dans la tech va naturellement augmenter à l’avenir. 45 % considèrent ces métiers comme très valorisants et 37% qu’il existe de nombreux débouchés.
« Le numérique change très vite, et les gens sont très mal informés sur les métiers, soupire Manon Pellat Bravo, directrice générale d’Ironhack France. De plus, des biais de genre se forment dès l’éducation à l’école primaire, poussant les jeunes filles à se sentir illégitimes. Il y a également des stéréotypes sur le développement web. »

Le sondage montre qu’il faudrait donc faire un effort pédagogique vis-à-vis des parents afin qu’ils arrêtent de freiner leur progéniture. Aujourd’hui, un travail important est déjà fait pour attirer directement les jeunes femmes. Comme certains organismes de formation, entreprises, associations professionnelles et réseaux féminins, l’auteur du sondage, Ironhack, a une politique volontariste pour attirer les femmes dans ses formations, qu’elles soient jeunes ou en reconversion. Manon Pellat Bravo affirme : « Pour ne pas priver le secteur de 50% des talents, nous avons un engagement très fort en matière d’inclusion des femmes dans la formation tech. »

55 % des personnes formées par l’OF en 2021 à Paris sont des femmes. Ce bon résultat s’explique notamment par un partenariat avec Vinted, la plateforme de vente de vêtements d’occasion, qui a distribué des bourses aux femmes. Ironhack est également partenaire de ParisCode, le programme de la ville de Paris qui vise à former 1.000 développeurs par an. Plus de la moitié des demandeurs d’emploi accueillis par Ironhack dans ce cadre sont des femmes.

Prochain lancement du réseau de “role models” FemTech

L’équipe d’Ironhack France est très majoritairement féminine. ©Flore Andriany

Manon Pellat Bravo annonce à Solutions Numériques une initiative qui va être lancée prochainement à l’échelon européen au sein du réseau Ironhack : FemTech sera un réseau de “role models” féminins en entreprise, qui participeront à des talks, des événements pour inspirer les femmes. Certaines d’entre elles seront des alumni Ironhack.

L’OF forme 1 209 étudiants depuis 2017. 70 % sont en reconversion, entre 25 et 40 ans. Les formations coûtent 8 000 euros en présentiel, 7 500 en ligne. Elles se fondent sur un apprentissage pratique. Elles peuvent être suivies en format intensif de 9 semaines, plus une « career week », ou à temps partiel sur 6 mois. Elles peuvent se faire en alternance sur un an. 6 à 8 cohortes de développeurs web (titre RNCP équivalent bac+3) sont formées chaque années. Les autres formations sont dédiées à l’analyse data, la cybersécurité et l’UX/UI design. « Le taux de placement est de 85%, se félicite Manon Pellat Bravo. Lors du Talent Day, les entreprises partenaires pitchent devant les diplômés et les rencontrent. »

Ironhack France est membre d’un réseau de 8 campus à travers le monde, plus 6 en ligne, avec accès à un espace de coworking, comme à Bordeaux.

 

 

Christine Calais