Le fabricant de semi-conducteurs est dans la tourmente. Plusieurs médias américains rapportent la possible découverte dans un produit Huawei de composants provenant de TSMC, en violation des sanctions américaines visant le géant chinois.
En 2019, les Etats-Unis plaçaient Huawei sur « liste noire ». A l’époque, l’administration Trump brandissait l’argument de la sécurité nationale pour interdire l’exportation de technologies, solutions et composants américains vers des entreprises chinoises, parmi lesquelles l’équipementier de Shenzhen.
Or, la semaine dernière, selon une information de The Information, le Department of Commerce enquêterait sur de possibles contournements de cet embargo par le Taïwanais TSMC. Selon des sources anonymes, les autorités américaines chercheraient à savoir si le fondeur a depuis 2020 fabriqué des puces destinées à Huawei.
Puces ô combien désirées
L’entreprise a immédiatement démenti, assurant à la presse outre-Atlantique par la voix de ses porte-paroles « ne pas avoir connaissance que TSMC fasse l’objet d’une enquête » et que la société « respecte toutes les règles et réglementations applicables, y compris les contrôles d’exportation applicables ». Ainsi, le fabricant taïwanais affirme ne pas avoir fourni de puces à Huawei depuis mi-2020.
Pourtant, Reuters et Bloomberg rapportent que le cabinet canadien TechInsights a découvert dans une puce du géant chinois des composants produits par TSMC, notamment en lien avec ses procédés de gravure 7 nm. Pour l’heure, le rapport n’a pas été rendu public et TechInsights se refuse à tout commentaire.
Du TSMC chez Huawei ?
Mais, selon des sources toujours anonymes, le cabinet spécialisée en semi-conducteurs a récemment mis la main sur – et décortiqué – un système multichips Ascend 910B de Huawei. Ce produit n’a pas été officiellement présenté par l’entreprise chinoise, mais fait parler de lui depuis quelques mois dans les milieux des puces. Ainsi l’Ascend 910B, hypothétiquement lancé en 2022, se poserait en alternative aux GPU de Nvidia dans le domaine de l’IA, équipant notamment les centres de calcul de Baidu pour ses LLM.
L’Ascend 910B contiendrait donc du TSMC. Précisons néanmoins que, si cette information était avérée, elle n’impliquerait pas pour autant que TSMC a volontairement fourni des composants à Huawei en violation des sanctions américaines. Ce qui n’empêche pas la rumeur d’influer négativement sur l’action du Taïwanais, qui dévissait de 1,7% après les publications de Bloomberg et Reuters.
Informé par TechInsights de son rapport, TSMC a indiqué avoir pris contact de manière proactive avec le Department of Commerce américain à ce sujet.