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Truffle 100 : l'industrie du logiciel en France boostée par la transformation numérique

Le CXP, cabinet européen d’analyse et de conseil en logiciels, a présenté la dixième édition du Truffle 100 France qu’il réalise pour Truffle Capital, acteur important du capital-risque européen. C’est un classement de référence des 100 premiers éditeurs de logiciels français. 

Que faut-il retenir de ce cru ? Globalement, le dynamisme du logiciel made in France, encouragé par la transformation numérique de l'entreprise. « L'entreprise est confrontée aujourd'hui à un enjeu essentiel : celui de sa “transformation numérique” et des répercussions concrètes que cette évolution entraîne sur son fonctionnement et son métier. Ces dernières années, on a vu se développer une multitude de technologies qui se sont traduites en solutions disponibles et commercialisables : le Software as a Service (SaaS), les applications mobiles et le concept de Data Mobility, la dématérialisation des processus, les Big Data, les réseaux sociaux d'entreprise et les nouvelles approches collaboratives qu'ils suscitent, l'intelligence collective, l'Internet des objets, la géolocalisation… et bien sûr, clé de voûte de cet ensemble, le Cloud. Le système d’information est le sésame de cette transformation numérique. », commente Laurent Calot, président du directoire du groupe CXP

Le secteur est créateur d’emploi 

L’effectif total des sociétés progresse cette année, évoluant de 75 910 employés en 2012 à 78 800 en 2013 (+ 3,8 %). L’effectif R&D, avec 15 000 chercheurs, pèse désormais 19 % de l’effectif total, contre 18 % en 2012. Autre point, 78 % des éditeurs français n’envisagent pas de délocaliser leur R&D, un taux en augmentation par rapport à 2012 (68 % des éditeurs). Laurent Calot précise que « les anciennes cloisons entre les éditeurs, les intégrateurs, les hébergeurs et les prestataires de services IT sont en train de se dissoudre, et l'on voit naître peu à peu tout un écosystème de fournisseurs. Le cloud dope et remodèle le paysage logiciel : de nouveaux acteurs se positionnent sur les multiples déclinaisons possibles du SaaS, proposant des services connectés spécialisés qui viendront enrichir un système d'information de plus en plus hybride. Véritables courtiers du cloud, ces nouveaux venus dans le monde de l'édition logicielle ouvrent des perspectives prometteuses. »

Concentration du CA et baisse de la profitabilité

Le chiffre d’affaires total évolue favorablement, passant de 9 milliards d’euros en 2012 à 9,3 milliards d’euros en 2013. Le marché français de l’édition de logiciels reste concentré : les 5 premiers éditeurs du classement représentant en effet 53 % du chiffre d’affaires global. La société leader, Dassault Systèmes, totalise, elle, 30,3 % du chiffre d’affaires. Le résultat net du palmarès est de 604 millions d’euros en 2013 contre 693 millions d’euros l’année précédente. Le taux de profitabilité passe ainsi de 8 % du chiffre d’affaires en 2012 à 6,4 % en 2013, une baisse de 20 %. Les profits sont mieux répartis : les cinq premiers éditeurs du Truffle 100 France pèsent, en 2013, 68 % du chiffre d’affaires (45 % en 2012) et les trois premiers 50 % (56 % en 2012).

L’Ile de France reste en tête avec 82 % du CA édition, 84 % des effectifs et 81 % des effectifs R&D. La région Rhône-Alpes tire son épingle du jeu avec 8 % du CA édition, 7 % des effectifs et 8 % des effectifs R&D. « Ces deux clusters ont donc une carte à jouer sur le marché européen », indique le CXP.

Un classement en évolution

Le CXP fait remarquer que 8 éditeurs entrent ou sont de retour dans le classement et qu’au final plus de la moitié des éditeurs ont progressé dans le classement. Au top 10 : Dassult Systems, Cegedim, Murex, Sopra, Axway, Cegid, linedata Services, Prodware, ESI group et Avanquest Software.

L’avis des éditeurs

Selon les 100 premiers éditeurs de logiciels français, les principales tendances qui tireront le marché sont avant tout le cloud computing et le SaaS pour 76 % d’entre eux, et les applications mobiles pour 61 % d’entre eux. Et, pour eux, les mesures publiques susceptibles de favoriser le développement du secteur sont le développement du capital risque (56 %), le Crédit Impôt Recherche (50 %), le Small Business Act pour (35 %), le programme européen de R&D (33 %), et, enfin, la brevetabilité des logiciels (8 %).

« Nous sommes entrés dans une nouvelle ère où l'univers du logiciel et des technologies numériques est en train de bouleverser, plus radicalement que jamais, les repères traditionnels des entreprises, leurs façons de travailler, de produire et de commercialiser, les relations qu'elles entretiennent avec leurs collaborateurs, avec leurs clients, avec le marché. Nous sommes entrés définitivement dans l'ère numérique », conclut Laurent Callot