L’édition de logiciel se porte bien. Son chiffre d’affaire croît de 9 % note le tout nouveau Truffle100, listant les 100 premières entreprises dans le domaine en France.
Comment se porte le logiciel en France ? Créé par Truffle Capital et CXP, le Truffle 100 précédent, dévoilé en avril 2016 et portant sur 2015, indiquait un chiffre d’affaire du marché s’établissant à 12,8 milliards d’euros, en progression pour la 8ème année consécutive, avec un résultat net en augmentation, à 1,186 milliards d’euros. Le rapport de l’époque envisageait pour 2016 un marché affichant toujours une bonne santé, 42 % des éditeurs du Top 100 anticipant à l’époque une croissance située entre 5 % et 15 %. Une croissance qui devait se refléter sur les effectifs (pour 66 % des éditeurs), le développement de projets de R&D (63 %) et le déploiement des activités à l’international (60 %). Les chiffres 2017 étant sortis, qu’en est-il vraiment ?
Le marché français de l’édition de logiciel reste en forme, avec 9 % de croissance du chiffre d’affaires (13,8 milliards €), 9,3% de rentabilité nette (1,261 milliards €) et autant investis en R&D (1,237 milliards €).
Les 10 tendances qui tirent le marché portent d’abord sur le Cloud et le SaaS (71 %). D’ailleurs, 74 % des éditeurs du T100 disent avoir d’ores et déjà une offre en mode SaaS, contre 68 % l’an dernier. La mobilité est un autre élément porteur (50 %), comme la gestion de l’expérience client (40%), le décisionnel métier (27 %) et les Big Data (26 %).
L’Ile de France et la région Auvergne-Rhône-Alpes sont, comme l’an dernier, les régions qui pèsent le plus en termes de chiffre d’affaires, Avec, en leaders régionaux la société Dassault Systemes pour la première et Cegid pour la seconde. Pays de la Loire grimpe dans le classement, en troisième position, avec en leader Bodet Software.
Les 100 premiers éditeurs
Le monde du logiciel, une exception
Le monde du software se portent bien en France, mais pour Bernard-Louis Roques, directeur général et co-fondateur de Truffle Capital, il “reste une exception. L’effort national d’investissement en R&D et en capital-innovation est dangereusement insuffisant. Retraité de la taille respective des pays, il est de 41% inférieur aux USA (source Bloomberg). L’investissement en capital-innovation est 50 fois plus élevé aux USA qu’en France … rapporté au nombre d’habitants, il est 8 fois plus élevé en Israël, 3 fois plus en Norvège, 2 fois plus en Suisse. Il indique que “l’appétit boursier pour les valeurs technologiques est trop faible pour permettre l’émergence d’un nombre important de champions nationaux et garantir leur indépendance.” Et qu’il est temps de “favoriser l’écosystème des start-ups françaises, pour que demain les futures licornes créent les centaines de milliers d’emplois qualifiés qu’occuperont nos jeunes diplômés, comme aux USA où elles créent 3 million d’emplois par an.” A ses yeux, il faut notamment adjoindre l’épargne à la chaîne du financement de l’innovation et “flécher 2% de l’encours de l’assurance-vie vers le capital-innovation et les sociétés innovantes pour doper les rendements, la croissance, et les créations d’emplois“.