Le Trophée de la Femme Cyber, qui met en lumière le parcours inspirant de femmes exemplaires, est passé de 161 candidatures en 2020, à 280 en 2021 et 345 en 2022. Mais les stéréotypes ont encore la vie dure.
Depuis 3 ans déjà, le Trophée Européen de la Femme Cyber est devenu l’évènement incontournable qui met en lumière les enjeux cyber aujourd’hui et le parcours exemplaire de femmes inspirantes qui prouvent que la cybersécurité n’est pas un sujet dédié aux seuls hommes. Son ambition est de viser la parité dans les métiers de la cybersécurité en attirant plus de talents féminins.
Ainsi, le Cercle des Femmes de la CyberSécurité (CEFCYS) a organisée cette année encore, à l’initiative de sa fondatrice et présidente Nacira Salvan, le 3e Trophée de la Femme Cyber pour récompenser les femmes du secteur en France et en Europe.
Le syndrome de l’imposteur encore très présent
Parmi les 7 catégories du trophée, près de la moitié des candidates postulent dans celle intitulée « direction ou entrepreneuse » et environ 20 % dans celle « professionnelle de la cyber ». Parfois, il faut cependant convaincre les femmes de déposer leur candidature, car dans ce milieu éminemment masculin, le syndrome de l’imposteur est encore très présent.
« Il y a deux types de candidatures : les femmes qui postulent par elles-même et celles qui sont nommées par une personne de leur entourage, a confié à Solutions Numériques Nacira Salvan, fondatrice et présidente du Cefcys. Dans ce cas, on est obligé de leur demander leur consentement. Lors de la première édition du trophée, 30 % des femmes refusaient qu’on présente leur dossier au jury en avançant l’argument de leur légitimité. Cette année, les refus ont été moindres : autour de 10 % ».
Par bonheur, les mentalités évoluent et la place des femmes dans la cyber va crescendo, grâce à des initiatives comme celle du Cefcys. « Rien qu’au niveau des Assises de la sécurité, là où il y a une dizaine d’années toutes les femmes présentes étaient des hôtesses, aujourd’hui, on voit beaucoup de femmes des métiers de la cyber » assure Nacira Salvan.
Les préjugés ont cependant du mal à disparaître. « Il y a quelques années, j’ai rencontré aux Assises une jeune fille qui travaillait pour un éditeur et qui m’a confié qu’elle en avait assez qu’on la prenne pour une hôtesse ».
La présidente du Cefcys donne rendez-vous à l’écosystème pour une édition 2023 du trophée qui couvrira l’ensemble des femmes de la tech : le Trophée Européen de la Femme Numérique 2023.
Lire notre article sur Charlotte Couallier, cofondatrice et directrice générale de Dattak, qui a été récompensée dans la catégorie « direction ou entrepreneuse ».
Patricia Dreidemy