Si donner des outils pour comprendre et analyser la donnée est un moyen de faire progresser l’entreprise, ne serait-ce pas aussi un moyen de faire évoluer chaque salarié au sein de l’entreprise ? Démocratiser l’analyse c’est donc démocratiser l’accès à cette donnée afin que chacun comprenne le contexte, l’environnement, acquière une vision d’ensemble…. Une tribune de Stéphane Briffod, directeur Avant-Vente Qlik France.
Données sensibles sur la connaissance des clients, indicateurs de performances de l’entreprise, suivi qualité, taux de disponibilité, indices de satisfaction, taux de marge, ou encore turnover, autant de données dans lesquelles les entreprises puisent de la valeur. Et l’apparition d’outils toujours plus sophistiqués permet à ces dernières de mieux les appréhender pour en tirer le meilleur parti et ainsi accélérer leur croissance.
Bien que la priorité soit de savoir comment consommer l’information disponible, il est également primordial de pouvoir explorer ces indicateurs en toute liberté, sur de multiples axes d’analyse. Cette souplesse dans la manipulation desdites données vise à mieux les comprendre pour mettre en place des actions correctives si nécessaires ou le cas échéant d’analyser les raisons du succès pour en comprendre les causes.
Ainsi, la valorisation des donnés se trouve dans les croisements et les corrélations de ces dernières. A titre d’exemple, croiser une campagne marketing avec un outil de CRM, est une façon bien plus simple d’analyser l’impact réel de l’opération sur les ventes. Autre exemple, analyser permet d’améliorer des produits ou des services ou d’optimiser son magasin. Si donner des outils pour comprendre et analyser la donnée est un moyen de faire progresser l’entreprise, ne serait-ce pas aussi un moyen de faire évoluer chaque salarié au sein de l’entreprise ? Démocratiser l’analyse c’est donc démocratiser l’accès à cette donnée afin que chacun comprenne le contexte, l’environnement, acquière une vision d’ensemble…
Si les technologies analytiques permettent déjà aux entreprises d’améliorer le recrutement de leurs candidats, elles doivent également servir à encourager leurs collaborateurs. C’est pourquoi leur donner accès aux informations est une façon de les responsabiliser même si pour le moment, seule une minorité des utilisateurs savent associer ces données et sont capables d’avoir une vision d’ensemble. La prochaine étape, une fois les données rendues accessibles, consiste à former les collaborateurs pour qu’ils aient les capacités de comprendre, analyser et manipuler les données.
Pour le moment, les outils traditionnels d’analyse ne permettent pas de définir à l’avance les chemins d’analyse, les critères de tris. Pour bien comprendre ces données, il faut des outils qui donnent une large autonomie au collaborateur, qui lui permettent de mener ses analyses en suivant son intuition, et en obtenant en temps réel les réponses à toutes ses questions.
L’accès à la donnée, quelle qu’elle soit, doit être démocratisé afin de pousser les salariés à la responsabilisation. Autonomiser et responsabiliser chaque individu permet de transformer mais aussi de justifier la prise de décision.
Un accès libre à la donnée pour booster la collaboration et la responsabilité
Il y a une prise de conscience qui est en train de se faire au sein des entreprises concernant la libération de la donnée mais elle prend du temps pour se généraliser. En effet, même si elles tendent à devenir « data-driven », c’est-à-dire pilotées par la donnée, les entreprises restent encore cloisonnées dans chacun des services. En conséquence, la prise de décision reste complexe lorsque la vision est partielle. Il devient indispensable de mettre en place une transversalité pour que l’entreprise et ses salariés bénéficient d’une vision globale et deviennent acteurs de leurs décisions.
Outre la responsabilisation des collaborateurs, rendre accessible ces données envoie surtout un signal fort de leur entreprise quant à la confiance qu’elle leur accorde. Des premiers pas ont déjà été effectués dans ce sens au sein de certaines entreprises françaises telles que La Mutuelle Générale par exemple qui a décidé de baser son analyse des fonctions business sur un référentiel data commun. Quant au comité de direction, il a défini un nombre limité d’indicateurs clés, permettant de savoir facilement où se situe l’entreprise par rapport à ses objectifs stratégiques. Ces mêmes indicateurs peuvent être explorés de manière plus détaillée sur de nombreux axes pour affiner l’analyse, et sont mis à disposition du plus grand nombre possible pour une vision partagée.
Développer les capacités d’analyse de la donnée présente de nombreux avantages pour les entreprises. La démocratisation de l’accès aux données, associée à un développement de la transversalité et de la collaboration entre les salariés seront les clés du succès des entreprises de demain.