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Travailler au bureau à plein temps ? Pas question, vive le travail hybride !

Les salariés de bureau tiennent à la liberté gagnée avec la crise sanitaire : ils veulent continuer à télétravailler une partie de la semaine, deux jours en moyenne, un peu plus chez les jeunes, les femmes et dans les grandes entreprises.

Quand on a goûté à la liberté, paradoxalement contraint par la crise de la Covid-19, on y prend goût. En France, 63 % des salariés privilégient un emploi permettant de travailler depuis le lieu de leur choix, sans aucune contrainte de fréquence de venue dans les locaux ni de distance du lieu de télétravail, selon une étude OpinionWay pour Slack menée auprès de 1 056 salariés de bureau en entreprise de plus de 20 personnes, qui les a également interrogé sur le thème intelligence artificielle générative et travail. Ce taux est plus élevé chez les 18-34 ans (70 %) et les femmes (67 %), ceux travaillant en entreprise de moins de 100 salariés (66 %) ou dans les sociétés de services (65 %). 36 % seulement préfèrent un emploi imposant un minimum de 3 ou 4 jours en présentiel, dans les locaux.

3 jours au bureau, c’est bien suffisant

Les employés de bureau n’aiment ce qui est imposé, mais ne sont pas contre 3 jours en présentiel, puisqu’en moyenne leurs attentes tendent vers 3 jours au bureau. Ceux qui veulent travailler moins de 3 jours sont les employés d’entreprises de plus de 500 salariés (54 %), et toujours les 18-34 ans (49 %), avec une appétence pour 2 jours.

Un retour au bureau tous les jours de la semaine divise les salariés qui télétravaillent une partie plus ou moins grande de la semaine, soit 86 % de l’échantillon. La moitié serait prêts à quitter leur employeur pour ce motif (64 % des 18-34 ans, 53 % des femmes), l’autre moitié non.

Moins de liberté ? Plus d’argent !

Dans le cas où on serait obligé de faire du temps plein au bureau, il faut des compensations pour l’immense majorité des salariés qui télétravaillent (87 %, et 93 % des 18-34 ans, 90 % des salariés d’entreprises de plus de 500 personnes, 89 % des femmes). Sans grande surprise, la carotte financière est la réponse la plus évidente au retour au bureau à 100 % : le tiercé gagnant est l’augmentation de salaire (47 %, plusieurs réponses possibles), le remboursement intégral des frais de déplacement (37 %) et des déjeuners (25 %). Viennent ensuite des considérations liées au confort et à la santé : renouvellement des équipements de travail comme les chaises plus ergonomiques (20 %), et mise à disposition de salles de repos (19 %).

Aspirations à la liberté et contraintes familiales guident l’appétence au télétravail

Nous analysons deux points qui ressortent de cette étude. Le premier est la plus forte appétence au télétravail des jeunes et des femmes par deux raisons : l’attachement plus fort au sentiment de liberté chez les jeunes générations, et la charge mentale des femmes, qui, encore aujourd’hui selon diverses études, s’occupent plus des tâches domestiques et familiales que leurs conjoints, ou forment la majorité des familles monoparentales. La télétravail offre plus de souplesse pour organiser sa vie de famille, même si télétravailler en présence des enfants n’est pas chose aisée. Autrement dit, les premiers sont fans du poème de Paul Eluard Liberté chérie, j’écris ton nom tandis que les secondes doivent faire avec le Discours de la servitude volontaire d’Etienne de la Boétie.

Quant aux salariés de grandes entreprises, qui ont également une appétence au travail hybride importante, ils ont plus l’habitude de bénéficier d’avantages liés au travail que ceux des PME et ETI.

Les entreprises doivent faire des compromis face à leurs contraintes

Le second point concerne les compensations. les salariés sont des homo economicus comme les autres, c’est-à-dire qu’ils raisonnent à court terme, qu’ils privilégient au long terme, bref, leurs finances avant leur santé. C’est à l’entreprise de faire un compromis en fonction de son budget, si elle veut (mais le veut-elle vraiment ?) faire adhérer ses salariés à un retour intégral au bureau tout en maîtrisant ses coûts. Le coût des maux de dos, troubles musculo-squelettiques entraînant des absences, est (très) élevé. Selon l’institut Sapiens, le coût de l’absentéisme, toutes causes confondues, représente plus de 100 milliards d’euros par an en France.

Une bonne assise et donc une bonne posture sont bénéfiques pour la santé comme pour la productivité globale. Et ce que l’on travaille à la maison ou au bureau. Bien équiper ses employés, c’est donc sur site et au domicile que l‘entreprise doit le faire.