Alors que le monde se digitalise et se réinvente, l’entreprise se doit d’adopter les mêmes codes pour devenir une organisation agile. Selon un rapport de Dell et de l’Institut pour le Futur de 2017, « 85 % des métiers de 2030 n’existent pas aujourd’hui ». Comment accompagner cette mue perpétuelle et trouver le juste équilibre entre l’homme et la technologie ?, interroge dans cette tribune Thomas Cornet, cofondateur de Wittyfit, plateforme d’engagement et de pilotage de la Qualité de Vie au Travail (QVT).
Dans ce contexte, la fonction RH joue un rôle-clé. Les tâches administratives s’automatisent pour laisser place à de nouveaux enjeux : améliorer l’expérience collaborateur et créer de l’engagement. Une tendance identifiée, mais encore balbutiante. Selon une étude menée par Parlons RH en 2018, 73 % des entreprises interrogées n’ont pas encore mis en place de politique RH d’amélioration de l’expérience collaborateur. La direction des Ressources Humaines apparaît comme le chef d’orchestre naturel pour accompagner la transformation de l’organisation et de ses hommes. Mais qui mieux que les directions opérationnelles pour porter cette stratégie au quotidien ? Comment fédérer l’ensemble des équipes ?
Donner du sens
Si la génération des Millennials incarne particulièrement la quête de sens, le sujet n’en demeure pas moins universel. Le besoin d’appartenance à l’entreprise, le partage de la vision et des valeurs sont autant de prérequis à l’embauche, tant du côté de l’employeur que du futur employé. Sans adhésion, point d’engagement. Au-delà de la compréhension globale du dessein de l’entreprise, le collaborateur souhaite comprendre quel est son propre rôle au sein du collectif.
Prendre en compte les attentes du collaborateur
Comment créer de l’engagement à chaque étape du cycle de vie en entreprise ? Réussir l’intégration d’un employé, lui donner les moyens d’accomplir sa mission, mais aussi de se réaliser. Le salarié a des attentes, il souhaite être entendu, considéré. En partageant son point de vue et en émettant des propositions, il prend part au processus de transformation. Le collaborateur n’est plus exécutant, mais acteur de la réussite de l’entreprise.
Le manager, vecteur de la transformation
Selon un sondage KANTAR TNS pour l’ANACT de 2017 : 92 % des top managers estiment que les pratiques managériales doivent changer pour s’adapter aux évolutions de la société et aux enjeux des organisations. Le manager apparaît alors comme un catalyseur de transformation. Son rôle est essentiel, il doit favoriser l’expression des besoins, des attentes et des propositions de ses collaborateurs. Le manager devient un facilitateur du succès de son équipe et par conséquent du sien. Sa place n’est plus au-dessus, elle est au centre. Grâce à l’écoute et à la transmission, le manager et les collaborateurs coconstruisent les conditions de leur épanouissement professionnel.
Adopter les bons outils
L’hyper-digitalisation offre pléthore d’outils, lesquels choisir ? Là encore, il s’agit d’une question de sens. La technologie comme moyen et non comme finalité. Automatiser les tâches administratives d’une part pour se concentrer sur la stratégie, utiliser la data d’autre part pour accroître la performance. Capter les ressentis à toutes les étapes du parcours collaborateur s’avère essentiel pour évaluer en continu la satisfaction au travail et, ainsi, mesurer le niveau de l’engagement. La possibilité d’anonymiser la prise de parole rend l’individu plus à même de rendre compte d’une réalité. Cela lui offre aussi la possibilité de proposer des idées et donc de prendre part à la transformation de l’entreprise. Chaque voix contribue à la réussite collective.
Permettre l’innovation
Pour rester dans la course, les entreprises se doivent d’innover. Or, pour favoriser l’innovation, il est essentiel d’instaurer un climat de confiance afin que chacun se sente libre d’exprimer ses idées. Se sentir encouragé et soutenu dans le processus d’itération. Puis, accorder les ressources nécessaires à la concrétisation de l’innovation. Selon une étude de Steelcase et Harris Interactive de 2018, 57 % des salariés expriment l’envie d’être plus créatifs dans leur travail, mais s’estiment contraints par le manque de temps, d’espace et de ressources technologiques. Nul doute, la transformation de l’entreprise passera par les hommes.