(AFP) – L’application française de traçage de contacts pour accompagner le déconfinement restera utile même si le géant américain de l’électronique Apple refuse de collaborer, a estimé mardi le patron du groupe informatique Capgemini, qui participe au projet français.
A l’instar de plusieurs pays européens, la France prépare une application pour smartphone de traçage de contacts, baptisée StopCovid, qui permet à un usager de prévenir automatiquement les autres utilisateurs qu’il a croisés s’il découvre qu’il est contaminé par le coronavirus. Pour en assurer le bon fonctionnement, la France demande à Apple de laisser l’application piloter des fonctionnalités Bluetooth, soigneusement protégées par le groupe à la pomme sur ses appareils au nom de la sécurité et de la confidentialité. Apple, de son côté, ne s’oppose pas aux applications de traçage mais veut proposer avec l’américain Google, dont le système exploitation équipe la plupart des smartphones, son propre système et sa propre architecture – une option rejetée par le gouvernement français.
Or cette application resterait intéressante sur un plan de santé publique, même si Apple décidait de ne pas faire de concessions au gouvernement français et de ne pas coopérer, a expliqué Paul Hermelin, PDG de Capgemini – qui travaille au projet avec plusieurs autres société privées et agences publiques. Les smartphones d’Apple ne représentent que “15%” du parc de smartphones en circulation en France, a-t-il affirmé. Or l’application a un “intérêt manifeste au premier pour cent d’utilisateurs“, a insisté M. Hermelin, qui s’exprimait dans une conférence téléphonique à l’occasion de la présentation du chiffre d’affaires trimestriel de Capgemini.
Le futur directeur général de Capgemini, Aiman Ezzat, a estimé de son côté que l’application StopCovid serait intéressante même dans une version très élémentaire, où il faudrait que chaque utilisateur la mette sciemment en route – avant de prendre les transports en commun, par exemple. “Il faut aussi penser que l’on peut responsabiliser les gens“, a-t-il jugé.
Selon les deux dirigeants, Capgemini a mobilisé une trentaine de développeurs qui consacrent tout leur temps au projet. Il s’agit d’un travail fait “pro-bono” pour l’État (sans facturation), a indiqué M. Hermelin.
Interrogé sur l’éventualité de rendre obligatoire l’application pour les salariés de Capgemini, M. Hermelin a répondu par la négative : “Nous ne demanderons pas” aux salariés de télécharger l’application.