Vers quels secteurs développer l’IA ? “Certains secteurs, tels que les services informatiques, les médias et les télécommunications, se classent parmi les plus performants dans toutes les dimensions de l’intensité de l’IA. Ces secteurs ne se contentent pas d’adopter l’IA : ils façonnent activement son avenir en investissant dans les talents et l’innovation“. C’est l’une des réponses apportées par l’étude de l’OCDE intitulée “Comment les différents secteurs interagissent-ils avec l’IA ?“.
Pour analyser cette intensité d’IA, les auteurs s’appuient sur quatre indicateurs particulièrement intéressants :
– les talents en IA, mesurés par la part des offres d’emploi dans le domaine ;
– l’innovation, évaluée par le nombre de brevets liés à l’IA ;
– l’exposition à l’IA, qui reflète le potentiel d’automatisation des tâches dans chaque secteur, en tenant compte des obstacles comme les coûts ou la réglementation par exemple ;
– l’adoption effective de l’IA, à savoir la part réelle des entreprises utilisant des solutions d’IA dans leurs activités.
L’adoption de l’IA varie fortement selon les secteurs
L’étude montre que l’adoption de l’IA varie fortement selon les secteurs. Ainsi, le secteur pharmaceutique se distingue par une forte demande de talents IA, mais une innovation plus limitée. “De plus, l’adoption réelle de l’IA dans ce secteur n’est pas la plus élevée, ce qui suggère peut-être un potentiel de diffusion croissante de l’IA à mesure que la demande de capital humain spécialisé se traduit par des applications pertinentes“.
Même constat dans la fabrication d’ordinateurs et d’équipements électroniques : malgré un haut niveau d’innovation et une forte demande en compétences IA, l’adoption reste modérée. “Ce qui laisse entrevoir des opportunités inexploitées et d’éventuels défis de mise en œuvre, comme l’intégration de l’IA aux systèmes d’automatisation existants pour améliorer la maintenance prédictive ou la prise de décision en temps réel“.
D’autres secteurs, comme la fabrication de machines ou d’équipements de transport, présentent une intensité d’IA moyenne et équilibrée sur l’ensemble des critères analysés.
Des secteurs comme l’alimentaire, le textile, le bois/papier ou la construction affichent une intensité d’IA faible. Cela ne signifie pas nécessairement un retard, mais reflète des réalités physiques qui freinent le déploiement. “Par exemple, le secteur de la construction est limité dans son potentiel d’IA en raison de la nature physique de nombre de ses activités. Si la planification des équipes ou l’utilisation des matières premières à l’aide de logiciels pourraient bénéficier de l’IA, il est peu probable que le coulage du béton en bénéficie aujourd’hui. La situation pourrait évoluer à l’avenir, les progrès de l’automatisation libérant un potentiel accru pour l’IA”.
L’étude montre que la transformation numérique n’est pas toujours liée à une adoption de l’IA. “S’il existe clairement un lien entre l’intensité numérique et l’intensité de l’IA (par exemple, le secteur de la construction présente de faibles niveaux des deux), l’analyse montre qu’être avancé numériquement ne se traduit pas automatiquement par un leadership en IA. Par exemple, la fabrication d’équipements de transport, un secteur à forte intensité numérique, présente une activité de brevetage et une exposition à l’IA relativement faibles“.
Pour les éditeurs et consultants, les secteurs à fort potentiel d’IA et à faible adoption sont ainsi des opportunités majeures.