Après General Electric et IBM, c’est au tour de Toshiba, toujours en difficulté financière, d’annoncer en novembre sa scission en trois entités distinctes, dont deux seront introduites en Bourse. Toshiba avait refusé en avril l’OPA du fonds luxembourgeois CVC Capital Partners.
La première, qui réalise l’essentiel des 18 milliards de dollars de chiffre d’affaires du conglomérat japonais Toshiba, regrouperait sous le nom Infrastructure Services ses activités énergies et services d’infrastructures dès fin 2022. Ainsi que ses parts dans Toshiba Tec, entité cotée séparément qui vend ses appareils de bureautique (copieurs, imprimantes, etc.) et ses systèmes pour le commerce de détail.
Par comparaison, L’entité Device Co rassemblera elle les activités de Toshiba dans les les semi-conducteurs (optique, circuits intégrés, etc.) et ses offres de stockage. Elle générera un revenu d’environ 7,6 milliards.
Connue sous le nom de Toshiba, la dernière continuera à gérer sa participation dans Kioxia Holdings Corporation (KHC) , l’ex-Toshiba Memory dont le capital avait été racheté en 2018 à 60 % par le fonds d’investissement Bain Capital pour 18 milliards de dollars, qui est l’un des leaders mondiaux des puces et des mémoires vives. En août 2021, une rumeur circulait sur un possible rachat de Kioxia pour environ 20 milliards de dollars par Western Digital, un grand fournisseur américain spécialisé dans le stockage sur disque.
Revaloriser sa capitalisation boursière et son image écornée par des scandales financiers
Cette scission de ses activités en 3 entités constitue une dernière opportunité pour Toshiba Corporation de revaloriser sa capitalisation boursière et son image écornée par des scandales financiers. En pleine recomposition de sa stratégie, le constructeur japonais prévoit de renouer enfin avec les bénéfices en 2021. Toutefois, il a accusé une perte nette d’environ 880 M€ (114,6 milliards de yens) sur son dernier exercice 2019/20 clôt le 31 mars 2021, en raison de coûts de restructuration et de l’impact du Covid-19 au dernier trimestre 2020.
Pour 2021, Toshiba n’a pas modifié sa perspective d’un bénéfice opérationnel annuel en recul de 16% sur un an à 110 milliards de yens (844 M€). Et il a légèrement abaissé son objectif de chiffre d’affaires 2020/21, désormais attendu en repli de 9% sur un an à 3 070 milliards de yens (24,1 milliards d’euros, soit 20 milliards de moins que lors de sa dernière révision en novembre dernier 2020).
Toshiba avait refusé en avril l’OPA du fonds luxembourgeois CVC Capital Partners
Bien qu’étant toujours en difficulté financière, Toshiba a refusé une acquisition. Le 20 avril, le conglomérat japonais a déclaré ne pas être intéressé – en l’état – par l’OPA non sollicitée du fonds luxembourgeois CVC Capital Partners. Nobuaki Kurumatani, son PDG, a ensuite démissionné quelques mois après, preuve que tous les actionnaires ne partageaient pas son choix. La première proposition de CVC Capital Partners valorisait déjà Toshiba à près de 17.7 milliards d’euros (2.300 milliards de yens à 5000 yens par action).
Le conseil d’administration de Toshiba Corp avait aussi rejeté un éventuel retrait du conglomérat de la Bourse car il estimait qu’une cotation fournit une structure stable favorable à la création de valeur à long terme. Mais après coup, Satoshi Tsunakawa, le président et PDG par intérim de Toshiba, et les actionnaires actuels du conglomérat japonais ont déclaré qu’ils seraient aussi ouvert à une OPA améliorée, voire à d’autres propositions, incluant la privatisation de Toshiba et son retrait de la cote… Les grands conglomérats de la High Tech tentent ainsi de gagner en agilité et de ses réinventer pour faire plaisir notamment à leurs actionnaires et aux marchés financiers.