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Tilkee encourage ses collaborateurs à avoir des projets à côté de leur activité

Sylvain Tillon

D’une pratique encore taboue mais répandue dans la tech, Tilkee a fait des “side projects” un instrument de fidélisation de ses salariés. Solutions Numériques a interrogé Sylvain Tillon, le cofondateur de la startup lyonnaise.

« Side projects » : traduction littérale, « avoir des projets à côté de son activité ». Dans les entreprises en général, c’est un gros tabou et les employeurs sont rarement au courant que leurs collaborateurs mènent ponctuellement une seconde vie professionnelle. Pas chez Tilkee cependant, qui encourage cette pratique depuis maintenant plus d’un an. Sylvain Tillon, là la tête de la startup lyonnaise, qui conçoit et commercialise une solution logicielle en mode SaaS de tracking de documents, est convaincu qu’il ne faut pas interdire une deuxième activité à ses collaborateurs. « Sachant que dans leur vie privée, ils s’engagent dans des associations, pratiquent des activités sportives ou peuvent avoir des passions, il serait dommage de les empêcher de se réaliser au sein de l’entreprise », estime-t-il.

Une tendance forte chez les développeurs

« La pratique est très répandue dans certains métiers comme les développeurs, qui sont très sollicités et reçoivent tous les jours des propositions, nous a-t-il confié. S’ils acceptent des missions en free lance hors de leur activité principale, c’est pour lutter contre une certaine routine. C’est aussi parce qu’ils aiment relever des défis nouveaux comme se challenger sur de nouveaux langages de programmation. L’aspect pécunier joue également ». Chez Tilkee, aucun salaire n’est inférieur à 1 800 euros nets par mois car l’idée n’est pas d’encourager le double emploi pour vivre décemment mais bien de favoriser l’épanouissement des collaborateurs et de leur offrir un peu de liberté.

Un des avantages pour l’employeur : une montée en compétences

Sur les trente salariés en CDI chez Tilkee, ils sont une dizaine à pratiquer le « side project », la plupart (deux tiers) le soir après le travail et le week-end et les autres durant leurs jours de congés. Tilkee autorise en effet ses collaborateurs à prendre des congés sans solde dans la limite de cinq semaines par an. Il ont juste l’interdiction de travailler pour une dizaine de concurrents identifiés. « Ceux qui acceptent de courtes missions qu’ils effectuent après le travail et le week-end ont su montrer qu’ils savaient se gérer et il n’y a pas de souci, affirme Sylvain Tillon. L’impact pour notre entreprise est immédiatement positif et visible sur trois aspects au moins : la montée en compétences, l’essaimage des bonnes pratiques et la fidélisation du collaborateur à qui l’on permet de faire autre chose ».

 

Auteur : Patricia Dreidemy