(AFP) – TikTok, engagé dans une offensive de charme pour rassurer les autorités européennes, a annoncé mercredi que les données de ses utilisateurs seraient stockées à partir de cette année dans trois centres, deux en Irlande et un en Norvège.
A l’heure actuelle, les données des utilisateurs européens sont stockées à Singapour et aux Etats-Unis, a indiqué Elaine Fox, responsable de la protection de la vie privée pour TikTok en Europe, lors d’un point de presse en ligne. Confrontée à une méfiance croissante, l’application de vidéos, propriété du géant chinois ByteDance, travaille avec une entreprise européenne partenaire pour garantir que ces données ne sont pas transférées vers la Chine, sur le modèle des mesures prises aux Etats-Unis.
Ce projet baptisé “Clover”, d’un montant de 1,2 milliard d’euros et entamé il y a six mois, permettra aussi de restreindre l’accès des employés de TikTok aux données, a affirmé Theo Bertram, vice-président chargé des politiques publiques en Europe. “De la même façon que nous avons procédé (…) aux Etats-Unis, nous allons construire un environnement sécurisé autour de ces données pour empêcher l’accès depuis l’extérieur de la région“, a déclaré M. Bertram. L’un des responsables mondiaux du réseau social, Erich Andersen, conseiller général de ByteDance, est en tournée en Europe cette semaine pour répondre aux critiques. Il s’est entretenu avec des responsables politiques à Bruxelles, Londres, Paris, et doit se rendre à La Haye.
TikTok tente d’apaiser les craintes des Européens et des Américains, dont plusieurs gouvernements et institutions ont interdit l’appli sur les téléphones professionnels de leurs fonctionnaires. La Commission et le Parlement européens ont ainsi banni TikTok des appareils de leurs salariés, tout comme le parlement danois. Mercredi, l’agence tchèque pour la cybersécurité (NUKIB) a averti que le réseau social représentait une “menace” pour la sécurité s’il était installé sur des appareils ayant accès à des données sensibles.
TikTok revendique plus de 150 millions d’utilisateurs en Europe, y compris au Royaume-Uni. Le réseau social a toujours fermement nié que Pékin puisse accéder aux données de ses utilisateurs. Dans l’UE, ByteDance fait l’objet d’une enquête de l’Autorité irlandaise de
protection de la vie privée, qui le soupçonne d’enfreindre la législation européenne sur la protection des données (RGPD) en matière de traitement des données personnelles des enfants et de transferts de données vers la Chine.