Dès le premier jour de confinement, La Relève, un spécialiste du recrutement d’étudiants et de jeunes diplômés, a placé son équipe en télétravail sans rencontrer le moindre écueil. Son approche ? S’être préparé bien avant. Mais pour son patron, même lorsque le pli n’a pas encore été pris, les obstacles sont surmontables avec une bonne organisation.
La relève est une startup créée en 2014. Elle accompagne les entreprises dans le recrutement de stagiaires et de profils juniors et connaît un développement accéléré. Elle emploie une quinzaine de personnes, des milléniaux rompus aux usages du numérique. « Ce sont eux qui m’ont convaincu de passer au télétravail il y a une année. Nous avons alors décidé de mettre en place deux jours de télétravail par mois avec deux semaines de prévision à l’avance pour qu’on puisse s’organiser. Les premiers tests se sont très bien passés, notre activité de recrutement se prête au télétravail », explique Adrien Ducluzeau, le fondateur de La Relève.
« Pendant cette période, nous faisions peu de réunions à distance, mais depuis que nous sommes en télétravail constant nous organisons plus de réunions et prévoyons plus de tâches. Nous nous sommes surtout appliqués à instaurer une routine en programmant une réunion globale deux jours par semaine dans laquelle nous évoquons les évolutions du marché, l’activité de l’entreprise et des différentes problématiques rencontrées. Les échanges se font ensuite quotidiennement en comité restreint pour prendre un peu plus de hauteur de vue et éviter l’isolement des personnes seules ».
Travailler avec plusieurs outils mais s’appuyer sur une solution commune
Les salariés de la Relève qui n’avaient pas de matériel ont pu récupérer un ordinateur portable avant d’entrer en période de confinement. L’équipe avait l’habitude d’utiliser Outlook, Teams, Gmail et Hangout. Elle a en plus désormais adopté la version payante de Slack comme outil commun de collaboration.
Si les choix de matériel et de logiciels sont à effectuer avec soin, ils ne constituent pas la principale difficulté dans le passage au télétravail. D’abord parce que les solutions récentes présentent dans leur grande majorité une prise en main rapide, ensuite parce que de nombreuses sociétés ont déjà fait le pari de la mobilité en acceptant que certains de leurs collaborateurs travaillent depuis chez eux. « Il est important pour les entreprises confrontées au télétravail pour la première fois de prendre une ou deux journées pour mettre les choses en place et s’organiser pour la suite. Une première grande réunion permet de préciser les choix des salariés et des managers pour déterminer par exemple combien de fois on s’appelle par jour ou quels sujets sont traités », conseille Adrien Ducluzeau.
Une confiance partagée
Ces premiers jours de test forcé ont été concluants pour La Relève. Mais, comme pour toutes les organisations, les projections sur l’évolution de ces nouvelles méthodes de travail sont encore difficiles à réaliser. En matière de management, le contexte actuel ne remet pas en question la confiance qu’Adrien Ducluzeau partage avec ses collaborateurs depuis la création de sa société. « Il y a toujours eu une forme de liberté dans les relations que nous entretenons. Peu importe la façon dont sont honorés les contrats que nous passons entre nous, l’essentiel est d’atteindre les objectifs fixés. Se posera peut-être la question de la capacité d’autonomie individuelle, mais pour le moment cette nouvelle situation n’a pas remis en cause notre façon de travailler ».