progressent globalement (consommables, flux de déchets infectieux, mais flux de médicaments stables).
Nous conservons de l’activité pour les garages spécialisés dans le transport de marchandises et l’agriculture. Le transport frigorifique pour la restauration hors foyer se poursuit vers les EHPAD, mais est arrêtée avec les restaurants et les écoles. 700 de nos 1 600 conducteurs travaillent, les autres étant en chômage partiel. Nos véhicules routiers (achetés pour 90 % du parc) sont en partie immobilisés, ce qui représente un coût. Nous avons obtenu un moratoire auprès des banques.
S.N. Comment avez-vous mis en place le télétravail ?
M.S. Le confinement a permis au personnel de tester le télétravail et les retours sont positifs. Il concerne l’encadrement et les fonctions support, soit une trentaine des 80 salariés du siège de Bassens (33), les autres étant au chômage partiel. Le management de nos filiales opérationnelles, une cinquantaine de personnes, télétravaille également. Les exploitants disposaient déjà de leur ordinateur portable, et nous avions ce qu’il faut à notre siège pour les fonctions support. Nous utilisons les solutions Citrix. La qualité de notre réseau s’avère suffisante… et meilleure que le débit de certaines box des domiciles de nos
employés ! Les connexions aux sessions de travail se font de façon fluide, ensuite nos employés retrouvent leurs outils métier habituels.
Nos conducteurs effectuant souvent leur prise de poste chez le client, ils sont habitués à échanger au téléphone avec leur manager. Les visioconférences pour les petits groupes jusqu’à cinq personnes, ou les conférences téléphoniques sont aussi utilisées, notamment pour le point que je fais tous les deux jours avec une vingtaine de managers. Skype Entreprise de Microsoft ne marche pas trop mal. Nous réfléchissons à passer à Microsoft Teams*.
S.N. Comment protégez-vous vos salariés ?
par deux conducteurs différents sont désinfectés avant le transfert.S.N. Comment préparez-vous le déconfinement à partir du 11 mai ?
M.S. Nous n’avons aujourd’hui pas de vision claire de la reprise d’activité, alors que le secteur du transport routier de marchandises a des marges très faibles et des coûts fixes importants. Nous pensons renforcer, pour notre activité d’affrètement, nos partenariats régionaux avec des transporteurs locaux, et limiter l’affrètement spot (ponctuel) car, notamment avec la fermeture des frontières européennes, il paraît aléatoire.
S.N. Quels sont vos projets numériques ?
M.S. Sachant que nous avons réalisé des acquisitions en 2018, notre système de gestion du transport (TMS, Transport Management System) Akanea est en cours de déploiement dans toutes nos activités. Très polyvalent, il est adapté au transport par lots et à la messagerie.
Ensuite, nous sommes en cours de développement de notre portail clients.
Enfin, nous travaillons à l’exploitation des données, en particulier pour comprendre la dynamique de demande en fonction de la saisonnalité, et celle de la tarification. Nous
avons réalisé un PoC. Nous travaillons toutefois, avant la mise en place d’un outil d’analyse, à améliorer la qualité de notre base de données et les processus de collecte de données.
La capacité totale moyenne pendant la quatrième semaine de confinement selon le baromètre de l’ASLOG (réseau de 3 000 professionnels de la Supply Chain) auprès de 90 entreprises de différents secteurs représentant plus de 700 sites industriels et 900 sites logistiques. Les secteurs les moins touchés par la diminution d’activité sont l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire, le bois/papier/carton/imprimerie et le chimie/plastique/caoutchouc. Le secteur automobile est le plus rudement touché par la crise.