(AFP) – La messagerie cryptée Telegram a été victime d’une cyberattaque majeure qui semble provenir de Chine, a annoncé jeudi son cofondateur sur Twitter, faisant le lien avec les troubles politiques en cours à Hong Kong.
L’application a été largement utilisée ces derniers jours par les manifestants à Hong Kong pour échapper à la surveillance en ligne et coordonner leurs actions contre un projet de loi controversé visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale.
L’ancienne colonie britannique a été ébranlée mercredi par les pires violences politiques depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, la police ayant tiré des balles en caoutchouc sur les manifestants qui bloquaient les grandes artères et tentaient de pénétrer dans le parlement.
Telegram a annoncé mercredi soir subir une “puissante” attaque par déni de service (DDoS) – qui consiste à inonder un serveur de requêtes inutiles pour le submerger – et indiqué que de nombreux utilisateurs pourraient rencontrer des problèmes de connexion.
Ces requêtes provenaient principalement de Chine, selon le cofondateur russe de Telegram, Pavel Dourov, qui a fait le lien avec la situation à Hong Kong. “Historiquement, tous les DDos que nous avons rencontrés en provenance d’un acteur étatique de par leur taille (200-400 Gb/s de requêtes inutiles) ont coïncidé avec des manifestations à Hong Kong (organisées via @telegram)“, a-t-il indiqué sur Twitter. “Ce n’était pas une exception“.
Telegram a par la suite publié une série de tweets pour expliquer la nature de l’attaque.
“Imaginez qu’une armée de lemmings saute la file d’attente devant vous chez McDonald’s – et que chacun commande un whopper”, a expliqué la messagerie, faisant référence au produit phare de l’enseigne concurrente Burger King. “Le serveur est occupé à expliquer aux lemmings qu’ils sont au mauvais endroit mais ils sont si nombreux que le serveur ne peut même pas vous voir pour prendre une commande“.
Interrogé à ce sujet, le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé jeudi “ne pas être au courant“. “La Chine s’est toujours opposée à toute forme de cyberattaque” et “est également victime de cyberattaques“, a indiqué lors d’un point de presse le porte-parole de la diplomatie, Geng Shuang.