La crise actuelle est une catastrophe pour nombre de startups qui doivent réduire leurs effectifs pour survivre. La plateforme Switch de la jeune pousse Wanted les aide à mettre en relation les salariés licenciés avec des startups qui, elles, recrutent. Entretien avec Jean Meyer, son fondateur.
Créée en novembre dernier pour lancer un concept de plateforme « permettant de trouver un nouveau job au salaire souhaité de manière entièrement anonyme », la startup Wanted a totalement bouleversé ses plans, remettant son projet initial à plus tard, afin de lancer Switch le 1er avril dernier.
« La plateforme entièrement gratuite permet soit aux salariés ayant été licenciés de se connecter directement, soit aux entreprises de mettre en ligne leur liste d’employés licenciés et de la partager avec leur permission, précise Jean Meyer, fondateur de Wanted. Les entreprises qui recrutent sont validées manuellement et elles peuvent faire une recherche rapide afin de demander la mise en relation avec les profils qui les intéressent ».
8 startups sur 10 impactées par la crise
Une semaine après son lancement, Switch compte déjà plus de 10 000 personnes inscrites. « Plus de 300 startups qui licencient sont présentes, déclare Jean Meyer. Leurs domaines sont variés mais beaucoup viennent d’industries telles que l’hôtellerie, le transport et le voyage. D’un autre côté, les entreprises du big data, des services numériques ou encore des startups comme Doctolib, recrutent ». Mais si les startups du tourisme ont été les premières touchées, le phénomène se poursuit dans d’autres secteurs. Selon Wanted, les analystes s’attendent à ce que près de 80 % des startups réduisent leurs effectifs.
C’est via le bouche à oreille et sur la plateforme « Product Hunt », destinée à faire découvrir de nouveaux produits, que Switch s’est fait connaître. Plus d’une vingtaine d’investisseurs en capital risque (Kima Ventures, Partech, Alven…) ont par ailleurs diffusé le message auprès de leur portefeuille de startups.
« La tech est un outil en or pour surmonter cette crise, estime Jean Meyer. La dimension « écosystème » du secteur est un atout. En mettant à disposition une plateforme commune nous espérons créer du positif ».
Auteur : Patricia Dreidemy