Staples, le leader mondial de la vente de fournitures de bureau, annonce début juin le possible rachat des activités grand public (retail) d’Office Depot, son principal concurrent. En France, 50 des magasins d’Office Depot en redressement judiciaire ont été rachetés début juin par Alkor, un spécialiste de la papeterie.
En janvier 2021, Staples avait déjà proposé 2,1 milliards de dollars pour acquérir toutes les activités, BtoC et BtoB, de son concurrent Office Depot, un bureauticien américain présent dans le monde entier, sauf en Europe (voir fin de l’article). Il avait déjà tenté de le racheter en 2016, sans succès, car cette méga fusion avait été bloquée par les lois anti-trust américaines.
La nouvelle proposition dévoilée début juin par Staples, d’un montant d’un milliard de dollars (18,27 dollars par action) cette fois-ci, n’inclut que le rachat des activités retail d’Office Depot, ses marques Office Depot et OfficeMax, mais aussi son site d’e-commerce officedepot.com. Cependant, Office Depot aurait le droit d’utiliser, sans redevance, les marques Office Depot et OfficeMax pour une durée limitée selon Staples.
Office Depot corp. préparait la vente de ses activité retail depuis longtemps
La maison-mère d’Office Depot préparait la vente de ses activité retail depuis 2020. Par exemple, le bureauticien a annoncé en janvier 2021 la vente prochaine de CompuCom, son activité de fournisseur et d’intégrateur de solutions IT acquise en 2017 pour environ 1 milliard de dollars. Puis en mai, Office Depot a présenté un plan pour scinder en deux sociétés ses activités BtoC et B2B. Après la vente à Staples, Office Depot.
N’oublions pas non plus qu’en mai 2020, le géant américain de la vente de produits de bureautique avait fermé davantage de boutiques et licencié quelques 13 000 salariés. En parallèle, Office Depot avait annoncé développer davantage le commerce et les services IT B2B avec l’aide de sa filiale CompuCom.
En France, Alkor ne reprend qu’environ 800 des 1750 salariés d’Office Depot et 50 de ses 60 magasins
En France, Alkor, une coopérative de Saint Quentin spécialisée dans la papeterie, vient de racheter fin mai, au tribunal de commerce de Lille, les magasins français d’Office Depot, en redressement judiciaire depuis février 2021. Alkor ne reprendrait que 460 des 1750 salariés de la filiale française et 50 de ses 60 magasins, dont beaucoup sont des franchisés. S’y ajoute plus de 350 postes proposés aux commerciaux d’Office Depot France, ce qui porterait à environ 800 le nombre de salariés repris selon le magazine Décideurs.com.
Alkor s’engage aussi selon le tribunal à verser 23,2 millions d’euros pour rembourser les dettes importantes d’Office Depot et racheter des actifs et son stock. En France, le bureauticien réalisait près de 280 millions de chiffre d’affaires en 2020. La filiale, comme d’autres en Europe, ne dépend plus de la maison-mère américaine. Elles ont été rachetées il y a quatre ans par le groupe allemand Aurelius, qui a d’ailleurs révoqué fin mai Guillaume de Feydeau de son mandat de président d’Office Depot Europe et d’Office Depot Participation. Celui-ci avait déposé une offre de reprise sur Office Depot France, dont il reste le président.