Trois mois après son acquisition par le fonds Thoma Bravo, l’éditeur anglais Sophos s’apprêterait à licencier 16% de ses 3400 salariés. Il a également annoncé le 16 juin à ses revendeurs l’arrêt de logiciels sur un marché de la cybersécurité pourtant très dynamique. La faute au Covid-19 ?
Environ 16% des effectifs mondiaux de Sophos, soit environ 540 salariés, seraient licenciés dès juin 2020 selon plusieurs médias, dont The Register. Les 3400 salariés de l’éditeur anglais Sophos sont répartis dans de nombreux pays, dont la France, mais ses équipes sont essentiellement présentent en Inde, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni en Allemagne et au Canada. La restructuration en cours impacte pour l’instant surtout les Etats-Unis, où le site de la ville de Reston aurait déjà fermé.
Sophos restructure après une année record en 2019
Des licenciements étonnants alors que le marché de la cybersécurité enregistre toujours de bons résultats, surtout depuis le passage en télétravail de millions de salariés confinés. D’ailleurs, Sophos a déclaré en avril que la vente de ses nouveaux logiciels avait bondi de 37% au premier trimestre 2020. 2019 avait été aussi une année record pour l’éditeur, qui avait alors réalisé un chiffre d’affaires de 710 M$, dont une croissance de 75% pour son activité dédiée aux fournisseurs de services IT (MSP).
Sophos annonce à ses revendeurs l’arrêt de certains produits non essentiels
En parallèle, Sophos restructure aussi son portefeuille de logiciels de cybersécurité (anti-spam, pare-feux, UTM) pour répondre aux nouvelles demandes générées par la crise sanitaire Covid-19. Ses nombreux revendeurs ont appris officiellement la nouvelle lors de la conférence mondiale Partenaire Sophos Evolve organisée en ligne le 16 juin 2020. Ils ont également découvert à cette occasion le nouveau portfolio de l’éditeur, ainsi que les nouveautés de son programme channel.
Mike Valentine, VP des ventes mondiales et du channel de Sophos, leur a confirmé dès le 10 juin l’arrêt de certains produits : « Comme tout moment de changement, il y aura une période d’adaptation. Cela signifie que le Sophos du futur ne ressemblera pas à au Sophos du passé. (…) Alors que nous avançons dans notre transition vers la prochaine génération de produits, nous annoncerons dans les prochains jours la fin de vie en standard et en pluriannuel de certains produits non essentiels. Pour ceux d’entre vous qui vendent ces produits, soyez assurés que nous serons là pour soutenir la migration vers la prochaine génération à chaque étape du processus. (…) Nous avons lancé un nouveau service de gestion des menaces (Managed Threat Response – MTR) et une équipe de Partner Care composée de professionnels du support pour vous aider à naviguer sur notre portail des partenaires et pour répondre aux questions concernant les commandes et les licences ».
3 mois après le rachat de Sophos par Thoma Bravo…
On peut aussi remarquer que cette restructuration en profondeur survient trois mois après le rachat en mars 2020 de Sophos par Thoma Bravo pour près de 3.9 milliards de dollars. Un hasard sans doute. A l’instar de ses confrères, le fonds d’investissement privé est connu pour « optimiser » les sociétés qu’il rachète avant de les revendre quelques années plus tard. Thoma Bravo a beaucoup investi dans la cybersécurité en rachetant successivement des acteurs comme Barracuda Networks, Centrify, Imperva, LogRhythm, Veracode.
