Sur fond de suppression d’emplois, T-Systems France a expliqué le 21 juin son repositionnement sur “des activités de croissance”.
Alors que T-Systems, la filiale de services IT déficitaire de Deutsche Telekom, compte supprimer 10 000 emplois, sur 44 000 environ, comme l’a annoncé son nouveau président du directoire Adel Al-Saleh (dont 6 000 en Allemagne), la filiale française organisait une conférence de presse pour parler “stratégie”, manière sans doute de monter un contre-feu à ces annonces “noires” outre-Rhin. Car Deutsche Telekom compte économiser 600 millions d’ici 2021 et les réinvestir dans des activités plus rentables – le chiffre d’affaires EMEA 2017 est en baisse de 1,1% -, en particulier dans l’IOT, le Cloud, SAP, la cybersécurité, les solutions numériques et les services pour le secteur public. La stratégie semble se mettre doucement en place, et la filiale française tente de s’y adapter, en délivrant sans doute un trop plein d’informations, dans lesquels chercher les traits marquants.
“Nous nous sommes repositionnés sur les activités de croissance”, dit d’emblée Jean-Paul Alibert, le directeur général de T-Systems France, qui parle de “résultats” qui “sont déjà bons” suite à la réorganisation “autour du portefeuille d’activités”. Les réseaux, le Cloud et la cybersécurité en formant des clés principales.
Un fournisseur de solutions numériques
Jean-Paul Alibert évoque la toute nouvelle branche Digital Solutions, réunissant 4 800 experts venant de trois unités antérieures : Detecon (conseil en management et technologie), T-Systems Multimedia Solutions (services numériques) et T-Systems Global Systems Integration (expertises numériques). Les projets de cette branche allant “des vélos connectés” à ceux d’ “automatisation dans les aéroports“. L’offre va du conseil et de la co-innovation au développement de solutions techniques en passant par leur intégration et leur fonctionnement.
Sur SAP, T-Systems reste “leader mondial en puissance délivrée en en nombre d’utilisateurs“. Jean-Paul Alibert liste les noms de grands clients, qui n’ont pas donné leur accord pour être cités, dans le domaine de l’énergie, de la santé et de la recherche et du calcul, en mode multicloud ou Cloud public. “Nous opérons nos propres plateformes de Cloud, ce que très peu de sociétés de services ont les moyens de faire“, indique le responsable.
Le multicloud managé
Le directeur général met en avant également la nouvelle offre de management multicloud MCOS (pour Managed Cloud Operating System) qui gère différents frameworks et environnements dont ceux d’Openstack, Microsoft et Amazon. Jean-Paul Alibert explique : “Pour une même application, on va avoir des cycles de vie différents ” : une plateforme de test dans le Cloud public pour son développement et du Cloud privé pour la production, avec des portails dédiés pour administrer, opérer et facturer les différents Clouds. T-Systems “va manager les différents Clouds” pour ses clients, OS, base de données et logiciels. Au menu également le Container as a Service (offres Rancher et Docker), et les offres de cybersécurité.
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En matière de cybersécurité – la division (Magenta Security) a été créée début 2017 et regroupe 1 400 experts – on aura appris qu’en Allemagne, la société a “consolidé trois de ses SOC dans un seul basé à Bonn”, dont on a pu apprécier une visite virtuelle casque sur les yeux. Par “consolidé”, on comprendra que cela est l’occasion aussi d’optimiser les effectifs, à l’heure des suppressions d’emplois.
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Multiplier les partenariats
On pourrait encore indiquer la multiplication des partenariats. T-Systems vient ainsi tout juste de s’associer à Viseo, société internationale de conseil et de services numériques, pour permettre aux grands comptes comme aux plus petites structures d’avoir un accès en mode SaaS aux principales technologies ERP du marché, non seulement de type SAP S/4HANA, mais aussi MS Dynamics ou encore Salesforce. Les infrastructures et les offres de T-Systems (SAP managés, Dynamic Services for SAP Hana managés, OTC, T-Cloud France, Vcloud Germany et Security as a service) seront désormais proposées par Viseo.
T-Systems a aussi annoncé un partenariat stratégique avec Microsoft sur le Cloud public. Le partenariat se concentrera sur quatre piliers de services : les applications SAP, les services gérés sur Microsoft Azure et Microsoft 365, les solutions numériques alimentées par intelligence artificielle, la réalité mixte et l’Internet des objets (IoT). La collaboration débutera par l’IOT avec des services prêts à l’emploi, avec, par exemple, des solutions après-vente dans l’industrie automobile, la surveillance à distance pour la logistique.