Accueil Intelligence artificielle Signature de la première déclaration internationale liée aux risques de l’IA 

Signature de la première déclaration internationale liée aux risques de l’IA 

Les 1er et 2 novembre s’est tenu le premier sommet mondial consacré à l’anticipation des risques liés à l’usage de l’intelligence artificielle. En est ressortie une déclaration signée par les 29 pays présents et l’annonce d’une deuxième édition dès l’année prochaine.

Réunis au manoir Bletchley Park, lieu symbolique où Alan Turing a déchiffré le code Enigma au nord de Londres, dirigeants d’organisation spécialisée dans l’intelligence artificielle, pays les plus avancés dans son utilisation et représentants du monde universitaire et de la société civile se sont réunis lors d’un premier AI Summit. L’objectif, se mettre d’accord sur un recensement des différents risques liés à l’usage de la technologie qui, depuis l’arrivée de ChatGPT, la forme générative de l’intelligence artificielle qui permet un dialogue homme-machine, a suscité un grand nombre d’interrogations. A la fois en termes de divulgation d’informations confidentielles ou sensibles mais aussi quant à l’éventuel remplacement de l’humain. La première étape de ce sommet a consisté à engager une conversation ouverte et inclusive afin de parvenir à une compréhension commune. Les représentants ont analysé les dernières données disponibles, qu’il s’agisse des préjudices sociaux tels que les préjugés et la désinformation aux risques d’utilisation abusive par de mauvais acteurs jusqu’aux risques les plus extrêmes de perte totale de contrôle de l’IA. 

Création d’un organe consultatif des Nations unies sur l’IA

Prime Minister Rishi Sunak

Mercredi 1er novembre, la toute première déclaration internationale sur la nature de tous ces risques a donc été adoptée et publiée. Elle a été signée par toutes les nations représentées à ce sommet, sur tous les continents y compris les États-Unis et la Chine. “Ensuite, nous devons veiller à ce que notre compréhension commune suive le rythme du déploiement et du développement rapides de l’IA. C’est pourquoi, la semaine dernière, j’ai proposé qu’un groupe d’experts véritablement mondial publie un rapport sur l’état de la science de l’IA. L’ensemble de la communauté internationale présente a donné son accord.”, a rapporté le Premier ministre britannique Rishi Sunak. L’idée s’inspire de la manière dont le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été créé pour parvenir à un consensus scientifique international. Les recommandations seront formulées l’année prochaine et s’appuieront sur les discussions du sommet sur la sécurité de l’IA et sur le rapport “State of the Science” (état de la science) sur les risques liés à l’IA d’avant-garde, dont le Royaume-Uni est l’instigateur. Cela avec le soutien du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, présent lors du sommet britannique. Le Premier ministre s’est d’ailleurs félicité de la présence du secrétaire général au sommet sur l’IA et de la création de l’organe consultatif des Nations unies sur l’IA. Les deux hommes ont notamment discuté de la nécessité d’une collaboration mondiale étroite en matière de sécurité de l’IA et le Premier ministre a expliqué comment l’Institut britannique pour la sécurité de l’IA allait faire avancer ce travail avec des partenaires mondiaux. 

Une mise à l’épreuve collective de la sécurité des nouveaux modèles d’IA

Autre postulat : jusqu’à présent, les seuls à tester la sécurité des nouveaux modèles d’IA sont les entreprises qui les développent. “Cela doit changer, a affirmé Rishi Sunak. En s’appuyant sur le processus d’Hiroshima du G7 et sur le Partenariat mondial sur l’IA des gouvernements et des entreprises d’IA partageant les mêmes idées sont parvenus aujourd’hui à un accord historique. Nous travaillerons ensemble pour tester la sécurité des nouveaux modèles d’IA avant leur mise sur le marché. Ce partenariat repose sur une série de principes qui définissent les responsabilités que nous partageons. Il est rendu possible par la décision que j’ai prise – avec la vice-présidente Kamala Harris pour que les gouvernements britannique et américain créent des instituts de sécurité de l’IA de premier plan avec la capacité du secteur public de tester les modèles les plus avancés. Dans cet esprit, je me félicite de l’accord conclu par les entreprises présentes aujourd’hui pour renforcer l’accès privilégié du Royaume-Uni à leurs modèles.” S’appuyant sur l’expertise de certains des spécialistes de l’IA les plus respectés et les plus compétents au monde, l’institut de sécurité s’efforcera de mettre en place notre processus d’évaluation à temps pour évaluer la prochaine génération de modèles avant qu’ils ne soient déployés l’année prochaine.  

Le prochain sommet prévu en 2024 à Paris

Pour terminer, le premier ministre britannique a rappelé que la réalisation de la vision définie pour assurer la sécurité de l’IA n’est pas l’affaire d’un seul sommet. “La France sera honorée de reprendre le flambeau britannique en organisant le prochain sommet“, a déclaré le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, cité dans un communiqué. La prochaine édition du sommet sur la sécurité de l’intelligence artificielle se tiendra donc à Paris. “La France est un leader européen dans le  développement de modèles d’intelligence artificielle. Le gouvernement est aux côtés de tous les acteurs privés et publics pour favoriser l’innovation, et réguler selon les risques posés par ces modèles”, a pour sa part souligné Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique. Un peu plus tard, M. Barrot a précisé que la France allait accueillir ce prochain sommet mondial en présentiel d’ici un an. Préalablement, la Corée du Sud aura elle proposé un sommet virtuel sur le sujet dans les six prochains mois.