Dès le 24 février, Solutions & Logiciels IT évoquait le rachat de SFR par Numericable… L’affaire est enfin conclue depuis ce samedi 5 avril, le jour suivant la fin des négociations exclusives entre les deux opérateurs.
Malgré ses offres de surenchères, Bouygues Télécom, qui s’était accroché comme un beau diable à ce rachat possible de SFR, n’a donc pas réussi à emporter la partie et ne deviendra pas le numéro 1 du secteur. Numericable a gagné. Dans un communiqué diffusé samedi sur son compte Twitter, SFR indique qu’ « Au terme de débats approfondis, le Conseil de surveillance a décidé, à l’unanimité, de retenir l’offre d’Altice/Numericable qui correspond au projet industriel le plus porteur de croissance, le plus créateur de valeur pour les clients, les salariés et les actionnaires, et répondant le mieux aux objectifs de Vivendi [NDLR : la maison mère de SFR]. »
Numericable compte actuellement 5,2 millions de foyers raccordables en fibre optique et a pour objectif de passer à 12 millions de foyers équipés en très haut débit en 2017. SFR l’y aidera avec son propre réseau. Pour la partie mobile, la société, qui ne totalise que 30 000 clients en tant qu’opérateur virtuel (MVNO), va profiter des quelques 20 millions de clients de SFR, deuxième opérateur deriière Orange. Un sacré bond an avant !
Le ministre veille…
Arnault Montebourg, le nouveau ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique, qui était favorable lui à un rapprochement entre Bouygues et SFR, a déclaré sur son blog http://www.arnaudmontebourg.fr qu’il « sera extrêmement vigilant sur les conséquences de la décision du groupe Vivendi d’accepter l’offre d’Altice et de Numéricable en ce qui concerne l’emploi à SFR et le plan d’équipement de la France en très haut débit. » Ce plan « France Très haut débit » prévoit en effet la desserte de 80 % de la population en fibre à domicile d’ici 2022, et le ministre entend bien que SFR maintienne les investissements prévus dans le domaine.
Le prix du rachat
Vivendi va percevoir 13,5 milliards d’euros à la réalisation de l’opération ainsi qu’un complément éventuel de prix de 750 millions d’euros. Le groupe pourra également céder ultérieurement sa participation de 20 %. L’ensemble représente au final une valeur totale supérieure à 17 milliards d’euros – plus que le chiffre d’affaires de SFR, de 10,2 miliards d’euros en 2013.