En l’espace de dix ans, le groupe montpelliérain s’est hissé dans le top 10 des éditeurs français. A grand renfort d’acquisitions, Septeo occupe désormais une place de choix chez les professionnels du droit et de l’immobilier. Entre développement à l’international et stratégie IA, son avenir s’annonce radieux, ainsi que l’explique Béatrice Piquer, sa directrice marketing.
Ne l’appelez pas licorne mais centaure. Septeo correspond au profil défini de cette créature légendaire mi-homme, mi-cheval, comme le définit le fonds de capital-risque Bessemer Venture Partners. A savoir une société innovante qui conjugue hypercroissance et rentabilité avec des revenus récurrents dépassant les cent millions de dollars.
Septeo remplit, de fait, le cahier des charges. Fondé en 2013 en banlieue de Montpellier, l’éditeur a enregistré, l’an dernier, un chiffre d’affaires de 310 millions d’euros, soit un doublement de ses revenus en trois ans. Ce qui a permis à l’éditeur d’intégrer le top 10 des éditeurs français du classement Truffle. Classé à la huitième position, entre Cegedim et Isagri, il vise d’ores et déjà le top 5 en prenant, comme modèle, la réussite d’un Cegid.
Un acteur clé de la LegalTech et de la PropTech
En l’espace de dix ans, le très discret Septeo est devenu un acteur de premier plan de la LegalTech et de la PropTech en France. « Le groupe a, dès sa création, développé une stratégie BtoBtoC, explique Béatrice Piquer, sa directrice marketing. Nous équipons des métiers en relation avec des particuliers. »
L’éditeur adresse les cabinets d’avocats, les études de notaires, les agences immobilières ou les professionnels de l’hospitalité (hébergement, restauration, bien-être). Septeo vient combler le retard numérique de professionnels du droit ou de l’immobilier en leur proposant des solutions de bout en bout, de la prise de rendez-vous en ligne à la signature électronique d’un contrat ou d’un acte notarié. « Derrière chaque moment de vie, un mariage ou l’achat d’une maison, il y a de fortes chances de trouver Septeo », se réjouit Béatrice Piquer. Le pôle entreprise vient, lui, au service des directions internes, juridique, comptable et RH.
Sept rachats en 2022, déjà trois en 2023
Le groupe s’est constitué à grand renfort d’acquisitions qui se sont accélérées depuis 2020 et l’entrée à son capital du fonds d’investissement londonien Hg. En 2022, Septeo a procédé à moins de sept rachats dont Ingeneo, spécialiste de la facturation électronique, ou SoftOuest et Intelligent Software, deux éditeurs de solutions dédiées aux huissiers de justice.
2023 est parti sur le même rythme. En avril, Septeo s’est emparé de deux éditeurs spécialisés dans la gestion de la paie (Listo Paye) et la dématérialisation des documents RH (Primobox). En juillet, l’éditeur annonçait sa plus grande opération à ce jour en mettant la met la main sur Sequoiasoft.
Cette société, qui édite des logiciels pour les hôtels, les restaurants, les spas ou les campings, compte le Zoo de Beauval ou Buffalo Grill pour références. En intégrant les 400 salariés de Sequoiasoft, Septeo dépassera le seuil des 3 000 collaborateurs.
500 à 600 recrutements par an
En multipliant ainsi les acquisitions, Septeo est devenu une ETI comptant plus de 40 entreprises sur tout le territoire et plus de 20 implantations. Pas question pour autant de faire cohabiter un agrégat de sociétés autonomes. « Chaque rachat exige un gros travail d’intégration et d’uniformisation », tempère Béatrice Piquer.
La croissance est aussi organique. Certifié Great Place to Work, le groupe procède à 500 à 600 recrutements par an. Pour renforcer sa maque employeur, il cultive ses valeurs occitanes tout en se tournant vers l’international avec des présences en Belgique, au Canada ou en Espagne.
L’IA générative, un enjeu clé
Enfin, Septeo groupe mise sa capacité d’innovation et a investi 35 millions d’euros en R&D l’an dernier selon Les Echos. L’intelligence artificielle est, bien sûr, au cœur de ses réflexions et un laboratoire dédié a été créé à Paris en 2020 après le rachat de SoftLaw. L’éditeur dévoilera sa stratégie dans le domaine mi-octobre.
« L’IA générative est un sujet essentiel pour nous, estime Béatrice Piquer. Elle doit nous permettre d’aller un cran plus loin dans la dématérialisation des processus comme la génération d’actes notariés. »
Pas question de faire appel à une IA du marché, Septeo développera son propre modèle « S’adressant à des professions réglementées, Septeo doit répondre à des critères élevés de sécurité et de confidentialité », rappelle la directrice marketing. L’éditeur est propriétaire de quatre datacenters situés, entre autres, à Marseille et Clichy.
Xavier Biseul
