Sciences 2024 est un programme de recherche collectif réunissant écoles d’ingénieurs et organismes de recherche au service de la performance des athlètes de l’équipe de France aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Pour répondre aux défis des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, 14 grandes écoles et 3 organismes de recherche (CNRS, CEA, Inria) se sont unis à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) et au Centre National des Sports de la Défense (CNSD). Le programme Sciences 2024 a été lancé le 4 septembre 2018 pour mettre les sciences au service de l’équipe de France.
Il y a 32 disciplines Olympiques et 22 sports paralympiques prévus à Paris dans moins de trois ans. Les sujets ne manquent donc pas, en partenariat avec les fédérations sportives et les athlètes. Les recherches et solutions scientifiques sont fonction des questions posées par les sportifs. Martin Fourcade, biathlète quintuple champion olympique et président du comité des athlètes au comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO), est enthousiaste : « C’est super que les universités, les grandes écoles et les étudiants puissent mettre leur expertise et leurs connaissances au service du sport de haut niveau. Aux Jeux Olympiques et Paralympiques, cela se joue parfois sur des centièmes de secondes. Les détails font la différence. »
Optimiser l’entraînement, le matériel et la performance
Christophe Clanet, directeur du programme et directeur de recherche au laboratoire d’hydrodynamique CNRS – Ecole Polytechnique, explique : « Les chercheurs de Sciences 2024 se déplacent sur le terrain et discutent avec les sportifs (entraîneurs et athlètes) pour identifier les sujets sur lesquels les scientifiques peuvent aider, Ces questions sont ensuite traitées dans les laboratoires, et un retour est fait aux sportifs. Ce retour leur permet en général d’optimiser leur entraînement, leur matériel et in fine (avec un peu de chance) leurs performances. Les disciplines académiques mobilisées sont principalement la physique, la mécanique et les mathématiques. »
Sur 2018-2019, 11 thèses et 50 projets étudiants ont été lancés. L’Ecole polytechnique, à l’origine du programme, a ainsi travaillé notamment sur l’optimisation de la propulsion unijambe en paracyclisme, l’ENS de Lyon sur la coulée optimale en natation, l’ECL sur la glisse et la traînée en aviron…
Les projets 2020/2021 portent également sur des thématiques sportives variées, telles :
– l’amélioration de l’aérodynamique des tenus de cyclistes à l’ENSAIT ;
– l’analyse du contact balle – revêtement de la raquette en tennis de table à l’INSA Lyon ;
– le comportement dynamique d’une prothèse tibiale en saut en longueur paralympique à l’ENSTA…
Aider le sport avec le numérique
L’Efrei a intégré au mois de juin 2021 le programme après avoir travaillé en direct avec l’INSEP pendant un an. Elizabeth Colin, enseignante-chercheuse à l’Efrei, et référente scientifique Sciences 2024, explique à Solutions Numériques : « Il y a de nombreuses façons d’aider le sport avec le numérique. Nous continuons dans le cadre du programme à travailler sur le badminton – nous avons déjà créé un robot qui ramasse et lance les volants – et l’équitation, avec une thèse de doctorat prévue. Nous travaillons avec l’ENS Lyon et Polytechnique sur un système de localisation indoor et outdoor pour les sports individuels et collectifs à l’aide de différents capteurs. Tous les sujets sur lesquels nous avons travaillé émanent de besoins des fédération et de sportifs de l’équipe de France. Les élèves et les enseignants-chercheurs sont à leur écoute. Nous voulons nous investir de manière durable dans le sport. Regardez les pays organisateurs de J.O. qui ont investi sur le sport : ça porte ses fruits aux J.O. qu’ils organisent, mais aussi aux Jeux suivants. »
Christine Calais
sautenlongueur.JPG/ENSTA