A nouveau, le groupe Meta (Facebook) menace en février de retirer d’Europe, dès 2022, ses applications Facebook et Instagram car le RGPD l’empêche d’utiliser sans contrôle les données des utilisateurs européens aux États-Unis.
Après avoir subi un sérieux revers boursier début février 2022 aux Etats-Unis, Meta (Facebook) menace – à nouveau – de retirer ses applications Facebook et Instagram d’Europe car le Règlement Général européen de Protection des Données (RGPD) l’empêche désormais d’utiliser sans contrôle aux États-Unis, ou ailleurs, les données provenant d’utilisateurs européens.
Meta a réalisé cette mise en garde officielle dans un rapport envoyé à la Commission américaine des Sécurités et des Echanges (SEC), le gendarme de la bourse américaine.
A l’instar des autres Gamma américains, la holding de Mark Zuckerberg ne s’est toujours pas remise complètement de l’arrêt Schrems émis par la Cour de justice de l’Union européenne invalidant en 2020 le Privacy Shield, accord qui autorisait jusqu’à lors l’échange et le stockage de données personnelles entre les Etats-Unis et l’Europe.
RGPD : un impact assez dévastateur sur Facebook et ses concurrents
La fin de ces transfert de données transatlantique a eu un impact assez dévastateur sur Facebook et ses concurrents, car leurs chiffres d’affaires dépendent du traitement des données des utilisateurs pour vendre des publicités en ligne ciblées.
La preuve, la capitalisation boursière de Facebook a fondu d’environ 200 Md$ au début février 2022 après que le réseau social ait perdu un million d’usagers quotidien lors de son quatrième trimestre 2021. Une première depuis sa création il y a 18 ans. Facebook en attribue notamment la responsabilité à un autre Gamma, Apple, qui interdit désormais l’utilisation de publicités ciblées sur sa plateforme pour se conformer au RGPD notamment.
Le durcissement des lois européennes et le montant des amendes inquiètent Meta
Meta attire aussi l’attention des différents législateurs français et européens sur les conséquences liées à l’attribution d’amendes salées aux leaders des réseaux sociaux et du Numérique. Par exemple, La Cnil française a annoncé en janvier 2022 avoir encore infligé de lourdes amendes de respectivement 150 et 60 millions d’euros à Google et Facebook pour leurs pratiques déloyales en matière de cookies.
En outre, la récente parution par l’Europe de différents textes de lois pour mieux encadrer les plateformes numériques, dont les Digital Markets Act et le Digital Services Act, inquiètent les géants du secteur, dont Facebook. Le DMA prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 4% au minimum du chiffre d’affaires total des contrevenants.
D’ailleurs, ils n’ont n’a pas dû apprécié la déclaration du 7 février à Paris de Vera Jourouva, VP de la Commission européenne, en charge des Valeurs et de la transparence, où elle annonce un renforcement de ces lois, tout en confirmant que « l’union européenne œuvre actuellement pour lutter contre les campagnes de désinformation conduites sur certains médias et réseaux sociaux, dont Facebook ».