(AFP) – La direction de la société de reconditionnement de smartphones Remade Group va demander jeudi à Rouen son placement en redressement judiciaire, et veut chercher un repreneur, a annoncé à l’AFP la direction du groupe qui emploie 680 personnes.
“Remade ne dispose pas d’une trésorerie suffisante pour payer ce qu’elle doit (….) Les difficultés temporaires de Remade ne lui permettent plus d’assumer seule le paiement de ses dettes. Ainsi, la société va solliciter la protection du tribunal de commerce de Rouen en demandant l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire“, selon une note interne diffusée jeudi par la direction après une réunion du CSE mercredi.
L’AFP en a eu une copie par une source proche de l’entreprise. Interrogée, la direction en a confirmé le contenu. Une audience devrait donc avoir lieu “dans les jours qui viennent” à Rouen, selon le document.
Remade avait fait savoir le 17 septembre dernier ses difficultés financières. Elle emploie 435 personnes sur son principal site à Poilley, près du Mont-Saint-Michel, où 97 CDD ne seront pas renouvelés, selon la direction. “Avec le concours des administrateurs judiciaires qui devraient être nommés, la direction de Remade examinera les solutions de redressement par la recherche de repreneurs“, ajoute la direction. “Pendant toute la période de redressement judiciaire, les salaires, primes et frais sont payés à 100% et l’activité continue sans changement”, souligne le groupe présidé depuis juillet par Renaud Le Youdec, “dont le métier est de sauver des entreprises“, selon un porte-parole de la société.
M. Le Youdec a été président de l’abattoir en difficulté AIM Group de mars 2018 jusqu’à la liquidation de l’abattoir en juillet 2018. Mais il a aussi été président d’AltéAd, société située à Nantes, sortie en début d’été d’un redressement judiciaire en sauvegardant plus de 98 % des 3 000 emplois, selon son porte-parole.
Par ailleurs, le président du conseil d’administration et fondateur du groupe Remade, Matthieu Millet, vient d’annoncer qu’il annulait l’achat signé le 1er août d’une zone d’activité de 30 ha sur la communauté d’agglomération du Mont-Saint-Michel pour agrandir l’entreprise, a indiqué le président de la communauté d’agglomération. M. Millet a quitté fin juin la direction opérationnelle.
Les principaux actionnaires du groupe sont LGT European Capital, le fonds d’investissement de la famille princière du Liechtenstein, et les fonds d’investissement français Idinvest (groupe Eurazeo). Selon le quotidien économique Les Échos, le chiffre d’affaires était tombé à 80 millions d’euros environ en 2018 contre 130 millions en 2017. La direction évoque un chiffre d’affaires “aux alentours de 50 millions d’euros” en 2018 et ne communique pas de chiffre pour 2017. Surfant sur l’économie circulaire du smartphone, la société avait pourtant connu une ascension fulgurante. Début 2017, elle employait 250 personnes à Poilley.