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Quel système d’exploitation Linux convient au cloud ?

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Source Tumisu de Pixabay

AVID D’EXËRT – Pour Aram Kananov, directeur du département Red Hat Enterprise Linux chez Red Hat, à l’heure où le cloud est de plus en plus adopté, il devient également plus complexe d’assurer la gestion des infrastructures informatiques. Les entreprises qui choisissent une approche unifiée des environnements et des infrastructures informatiques peuvent profiter de plus de cohérence, et diminuer le niveau de complexité et les coûts.

Aram kananov
Aram kananov

« Un système d’exploitation Linux peut se révéler très utile dans le cadre de cette perspective ; si tant est qu’il soit suffisamment flexible et sécurisé, qu’il encourage la portabilité et qu’il s’inscrive un écosystème dense« , explique le dirigeant aux lecteurs de Solutions numériques et cybersécurité.

Si un nombre si élevé d’entreprises, tous secteurs confondus, fait le choix de migrer vers le cloud, c’est pour être plus efficaces, dynamiser leur innovation et limiter leurs dépenses. Face au succès du cloud, les stratégies multicloud sont très prisées, les entreprises sélectionnant les meilleures solutions du marché. Afin de maximiser les avantages liés à cet investissement dans le cloud, sans sacrifier la sécurité, le manque d’efficacité opérationnelle et les dépassements de budgets, il faut une stratégie solide et bien pensée.

En effet, le cloud contribue à complexifier l’infrastructure informatique de l’entreprise. Pour pallier ce travers, mais aussi limiter la complexité et simplifier la migration, il est conseillé de standardiser les datacenters et les environnements cloud à l’aide d’un système d’exploitation unique. Dans ce contexte, Linux semble être la réponse idéale pour les environnements cloud, en raison de son modèle de développement open source grâce auquel il est possible de rester flexible et d’encourager l’innovation. Toutefois, si l’on compare les distributions Linux, elles sont très différentes les unes des autres, et imposent donc aux entreprises de choisir celle qui correspond le mieux à leurs attentes en termes d’efficacité, de performance, de sécurité et de coûts. Un système d’exploitation Linux capable de faire face aux futurs défis doit remplir six critères essentiels.

Flexibilité : avoir le choix entre plusieurs fournisseurs cloud

Le premier critère que doit remplir un système Linux est d’offrir aux entreprises la plus grande liberté de choix d’un fournisseur cloud, pour pouvoir disposer des options d’infrastructure informatique les plus adaptées au déploiement et à l’exécution d’applications provenant de centaines de fournisseurs de solutions cloud certifiés. Cela doit inclure les hyperscalers internationaux, ainsi que les fournisseurs de services cloud à l’échelle régionale. Les avantages pour les grandes entreprises sont divers : services cloud, optimisation des coûts, possibilités de configurer les systèmes pour les tester sur des scénarios de résilience ou de reprise d’activité après sinistre.

Portabilité : une clé majeure

Il s’agit de faciliter et d’accélérer la migration des charges de travail depuis le cloud et vers le datacenter, sans impact. En effet, les fournisseurs de cloud proposent rarement des outils et plateformes qui aident les entreprises à migrer leurs données et applications du datacenter au cloud, c’est plutôt l’inverse en général. C’est pourquoi un système Linux peut s’avérer utile, grâce à sa portabilité, pour que les entreprises trouvent l’emplacement le plus pertinent pour leurs charges de travail et leurs données.

Cloud sécurisé et en conformité

La sécurité et la conformité dans le cloud sont le critère central que doit garantir tout système d’exploitation Linux. Cela s’illustre aussi bien par des fonctionnalités de sécurité intégrées, une mise en conformité avec les exigences réglementaires qui s’appliquent à chaque secteur d’activité, ou par une structure de packaging modulaire qui réduit la surface d’attaque et protège les systèmes dans le cloud. Il faut offrir des correctifs de noyaux en direct, des profils de sécurité, une certification des normes de sécurité et une chaine d’approvisionnement logicielle de confiance. Il faut également mettre en application les bonnes pratiques en vigueur pour configurer les systèmes par défaut, afin de renforcer la sécurité dans le cloud dès le départ.

Fournir une offre de support aux développeurs

Certains problèmes peuvent émerger quand les développeurs conçoivent et testent des applications sur un environnement différent de celui utilisé pour le déploiement en production. Pour minimiser le temps nécessaire au déploiement de nouvelles applications et réduire le risque d’incompatibilité et d’échec au démarrage, il est conseillé d’utiliser une plateforme commune, comme un système d’exploitation Linux centralisé, pour les environnements de développement, de test et de production. Enfin, un système d’exploitation devrait faciliter l’accès à des images fiables dans le cloud, ainsi qu’à l’outillage, aux bibliothèques, aux outils de conteneurs et aux environnements d’exécution nécessaires afin de favoriser le passage du développement à la production.

Solidité de l’écosystème informatique

Pour évaluer un système d’exploitation Linux, il est important de prendre en compte son écosystème, en particulier en ce qui concerne la compatibilité et les certifications. L’idéal est d’avoir l’écosystème le plus large et connecté possible, avec des partenaires cloud, logiciels et matériels, afin de maximiser les chances pour les utilisateurs de profiter de synergies. Beaucoup d’entreprises choisissent un système d’exploitation certifié pour l’intégration avec SAP S/4HANA, qui leur apporte un socle sécurisé, évolutif et fiable, correspondant à leurs exigences uniques liées aux charges de travail SAP essentielles à leurs missions.

Cohérence de l’expérience informatique

Il est indispensable qu’un système d’exploitation apporte un maximum de cohérence, s’illustrant par une fluidité de l’expérience utilisateur dans la gestion des environnements et l’exécution des applications, peu importe l’infrastructure ou l’environnement d’exploitation – depuis les déploiements dans le datacenter jusqu’en périphérie des réseaux, en passant par les cloud privés et publics. Avoir recours à une interface et à des outils de management uniques permet aux entreprises d’économiser du temps et de l’argent, dans leurs processus de gestion, d’automatisation et d’optimisation des environnements sur site et dans le cloud.

A quoi doivent s’attendre les utilisateurs CentOS Linux

L’un des facteurs principaux de succès d’une entreprise, dans le contexte cloud, est de choisir le bon système d’exploitation. Cette affirmation vaut encore plus pour les utilisateurs actuels CentOS Linux, avec le récent arrêt de la publication, par le projet CentOS, de nouvelles versions et mises à jour pour CentOS Linux 7. Cette décision impose aux utilisateurs CentOS Linux de migrer vers un autre système d’exploitation pour continuer à profiter de mises à jour, de correctifs et de nouvelles fonctionnalités, et pourrait être une bonne occasion de reconsidérer leurs besoins de profiter de la standardisation offerte par un système d’exploitation unique pour les environnements datacenter et cloud.

Dans le contexte actuel du marché, s’appuyer sur un système informatique flexible et capable de s’adapter rapidement aux changements est un atout pour les entreprises. Un système d’exploitation Linux cohérent et sécurisé, qui prend en charge la migration et la gestion fluides des charges de travail sur des environnements de cloud publics, privés, multicloud et hybrides, représente un socle essentiel. Grâce à un bon équilibre entre cohérence et flexibilité, les entreprises peuvent exploiter leurs outils de gestion lors de la migration de leurs applications sur l’ensemble de leur cloud hybride. En conséquence, elles sont mieux équipées pour répondre aux défis actuels et à venir.

 

Aram Kananov