L’opérateur d’infrastructures de télécommunications Axione a annoncé début avril la mise en place d’un « Passeport Fibre », un label destiné à garantir la qualité des raccordements FTTH auprès du grand public et des entreprises. Dans les mêmes temps, d’autres acteurs se sont positionnés. La dynamique pour désamorcer les polémiques récurrentes sur les défauts des raccordements est-elle aujourd’hui engagée ?
C’est dans la continuité des travaux menés au sein d’InfraNum qu’Axione a initié à la fin du mois de mars la mise en oeuvre d’un « Passeport Fibre », qui s’appuie sur les référentiels établis en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière. Son objectif est de garantir un niveau de qualité et de sécurité similaire pour tous les raccordements réalisés. Le « Passeport Fibre » est délivré à l’ensemble des sociétés de raccordement et à leurs techniciens sous la forme d’une carte officielle, qui devra être portée en permanence par les techniciens certifiés lors des interventions.
« Je suis à l’initiative de ce sujet depuis un an et demi, a confié à Solutions Numériques/Emplois-Numériques Gauthier Nanoux, directeur Exploitation chez Axione. Ensuite, il fallait faire bouger les lignes et c’est une manière de montrer que c’est possible. Axione s’est engagé auprès de la filière et auprès de ses déléguants à mettre en place ce passeport et nous respectons nos engagements sur notre périmètre d’intervention. Nous le mettons d’abord en place sur la zone du Berry, chez nos techniciens et nos sous-traitants, afin de tester le processus d’attribution.
Le dispositif étendu en juin
Le technicien fait une autodéclaration le jour de la remise du passeport, cela afin de ne pas « casser » la progression des déploiements, et c’est suivi d’un audit dans le mois, pour vérifier si les règles de l’art sont bien respectées, explique-t-il. Une vingtaine de passeports, dont la validité est de deux ans, ont déjà été remis aux techniciens de nos deux sous-traitants dans le Berry ». Même après la tenue de l’audit, pour tout manquement constaté, le technicien devra effectuer une remise à niveau adaptée et formalisée afin de récupérer son passeport.
Axione étendra ce dispositif à l’ensemble des réseaux fibre qu’il exploite à partir du mois de juin. Afin d’alimenter les travaux de la filière, il propose par ailleurs aux autres opérateurs d’infrastructures et aux opérateurs commerciaux d’être pleinement associés au suivi de ce dispositif. Axione a déployé à ce jour quelque 3 millions de prises de fibre optique, dont 1,5 million ont été commercialisées, sur plusieurs territoires : Berry (170 000 prises FTTH déployées dont 65 000 commercialisées), Nord-Pas-de-Calais, Aisne, Sarthe, Loire-Atlantique, Nouvelle Aquitaine, Vaucluse, Drôme-Ardèche, Loire…
Des ralliements à cette initiative ?
InfraNum, la principale fédération des industriels des télécoms, a assisté à la présentation par Axione du « Passeport Fibre » à Vierzon. « C’est une initiative que la fédération soutient et dont elle se réjouit car elle s’inscrit dans la continuité de ses travaux menés depuis plusieurs mois. Elle démontre la capacité de la filière à mener des actions de terrain. C’est en effet la déclinaison concrète des engagements pris il y a quelques mois devant le ministre, face aux problèmes de raccordements des abonnés fibre, a déclaré Philippe Le Grand, président de la fédération. InfraNum espère que les autres opérateurs concernés vont rallier l’initiative Passeport Fibre ».
Solutions Numériques/Emplois Numériques a voulu savoir ce que les opérateurs Orange et SFR pensaient de cette initiative et s’ils avaient l’intention de la rejoindre. Orange nous a apporté la réponse suivante : « Fin mars 2023, Orange a demandé aux entreprises partenaires d’appliquer un système de certification des entreprises partenaires et de leur personnel d’ici le 28 avril 2023. Le référentiel permettant cette certification est commun à l’ensemble des opérateurs d’infrastructure et opérateurs commerciaux, ainsi qu’à leurs sous-traitants.
Cette certification atteste que l’entreprise partenaire d’Orange s’engage sur la formation de son personnel, sa montée en compétences et le renforcement de la politique de sécurité. Les techniciens s’engagent, quant à eux, à disposer des qualités techniques requises (sécurité, respect de l’environnement, usages des outils informatiques et règles d’ingénierie) mais aussi des compétences nécessaires en matière de relation client. Des contrôles terrain seront réalisés, afin de vérifier que l’entreprise partenaire et le technicien sont certifiés et que les travaux sont réalisés conformément aux engagements pris ».
Patricia Dreidemy