(AFP) – Un régulateur norvégien a interdit lundi au géant technologique américain Meta de diffuser des publicités ciblées en exploitant les données des utilisateurs de ses plateformes Facebook et Instagram, sous peine d’une amende de près de 90 000 euros par jour.
Sur la base de leur activité sur Facebook et Instagram, “les utilisateurs sont l’objet de profilage à partir d’informations comme le lieu où ils se trouvent, quel genre de contenus les intéresse et ce qu’ils publient“, note l’Autorité norvégienne de la protection des données (Datatilsynet) dans un communiqué publié sur son site. “Les profils personnels sont ensuite utilisés à des fins de marketing (…) Datatilsynet estime que les pratiques de Meta sont illégales et impose une interdiction provisoire du marketing comportemental sur Facebook et Instagram“, ajoute l’instance.
Une interdiction à compter du 4 août
Valable à compter du 4 août, cette interdiction vaudra pendant trois mois ou jusqu’à ce que Meta prouve qu’il a mis en place des mesures. Si le groupe ne se conforme pas à cette interdiction, il sera passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 million de couronnes (88 500 euros) par jour.
Un porte-parole de Meta, Matthew Pollard, cité par la radio publique norvégienne NRK, a indiqué que le groupe allait examiner les exigences de Datatilsynet et souligné que la décision n’aurait pas d’incidence immédiate sur ses activités.
En décembre, la Commission irlandaise pour la protection des données (DPC), qui agit au nom de l’Espace économique européen (UE, Norvège, Islande et Liechtenstein), avait conclu que Meta se livrait à des pratiques de marketing comportemental illégales. Le géant technologique avait alors amendé ses pratiques mais la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé le 4 juillet que ses activités enfreignaient encore le Réglement européen sur la protection des données personnelles (RGPD).
La décision de Datatilsynet n’équivaut pas à une interdiction de Facebook ou Instagram en Norvège, ni à un bannissement du marketing ciblé, insiste le régulateur norvégien, mais celui-ci doit faire l’objet d’un consentement des utilisateurs.