La filière fibre optique et les pouvoirs publics se mobilisent afin d’atteindre l’objectif fixé par le gouvernement : le déploiement d’ici 2022 du très haut débit pour tous.
La filière de la fibre optique aura besoin de 22 000 nouvelles compétences d’ici 2021, soit en moyenne 3 800 nouveaux entrants chaque année. C’est la raison pour laquelle le ministère du Travail, Objectif fibre, ainsi que les branches (FFB, FNTP, UIMM, UNETEL-RST), les fédérations professionnelles concernées (FFIE, FFTélécoms, FIEEC, InfraNum, SERCE) et les OPCA (Constructys, OPCAIM et OPCALIA) viennent de publier un livret sur les besoins en termes d’emploi, de compétences et de formations dans le cadre de l’Engagement pour le Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC) signé en 2017. L’EDEC concerne environ 7 500 entreprises employant 656 000 salariés et réparties dans les secteurs industriel, bâtiment, travaux publics et télécoms.
Dans chaque famille d’emplois des métiers en tension
« La filière compte trois familles d’emplois qui sont la négociation commerciale, les bureaux d’études et de conception, et les travaux, nous a précisé Laurence Veisenbacher, secrétaire générale du Syndicat des Entreprises de Génie Electrique et Climatique (SERCE) et rapporteure du groupe de travail Formation d’Objectif fibre. Dans chacune, certains métiers sont en tension. La demande des entreprises est très forte pour les négociateurs de sites qui doivent à la fois avoir une sensibilité commerciale et technique, les négociateurs avec les syndics de copropriété, les responsables de bureaux d’études chargés de coordonner les études de réseaux sur les territoires, les dessinateurs et projeteurs capables d’utiliser des logiciels de dessin spécialisés FTTH, les poseurs de câbles habilités pour déployer en aérien en toute sécurité, et enfin les monteurs-raccordeurs FTTH », poursuit-elle.
Proposer des formations courtes et longues
Pour répondre à ces besoins en compétences, le livret, qui synthétise les résultats de deux études, préconise d’informer les TPE et les PME du secteur du BTP des opportunités de marchés qu’apporte le déploiement de la fibre en passant par des relais prescripteurs comme les OPCA (Organismes Collecteurs Paritaires Agréés) et de les aider à s’y engager sans perturber leur fonctionnement en proposant des formations courtes à leurs collaborateurs. « Nous visons aussi les demandeurs d’emploi en reconversion avec des formations plus longues », confie Laurence Veisenbacher. Le livret est disponible notamment sur les sites web d’Objectif fibre, du ministère du Travail et de l’Agence du Numérique.
Auteur : Patricia Dreidemy