Le ton monte entre Washington et Moscou. Le premier a officiellement accusé vendredi 7 octobre la Russie d’avoir piraté des organisations politiques et des systèmes électoraux aux Etats-Unis. Celle-ci lui rétorque qu’il s’agit d’une « foutaise ».
« Ces vols et ces piratages ont pour but d’interférer dans le processus électoral américain » alors que les Etats-Unis sont en pleine campagne présidentielle, indiquent le département de la Sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement américain (ODNI) dans un communiqué commun. « Nous pensons, compte tenu de l’étendue et de la sensibilité de ces initiatives, que seuls des hauts responsables russes ont pu autoriser ces activités », ajoute le communiqué. De nombreux experts et responsables politiques américains avaient déjà accusé la Russie d’être derrière les piratages d’organisations politiques comme le parti démocrate. Mais l’administration américaine s’était pour l’instant refusé à accuser officiellement Moscou.
L’administration américaine accuse notamment « le gouvernement russe d’avoir orchestré les récents piratages d’emails de personnes et d’institutions américaines » publiés sur les sites DCLeaks.com, WikiLeaks et Guccifer 2.0. S’agissant des attaques sur les systèmes électoraux de différents Etats américains, Washington estime ne pas être en mesure de prouver qu’elles viennent du gouvernement russe, mais souligne qu’elles ont été perpétrées « dans la plupart des cas » à partir de serveurs russes.
« Foutaise » rétorque Moscou
Le Kremlin a qualifié de son côté de « foutaise » les accusations de Washington selon lesquelles la Russie aurait piraté des organisations politiques et des systèmes électoraux aux Etats-Unis. « Encore une fois, c’est une espèce de foutaise », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l’agence de presse russe Interfax. « Les sites internet (du président Vladimir) Poutine sont attaqués quotidiennement par des dizaines de milliers de pirates. On peut tracer nombre de ces attaques vers le territoire des Etats-Unis, mais nous n’accusons pas à chaque fois la Maison Blanche ou Langley », siège de la CIA, a dit le porte-parole de la présidence russe.
Le Kremlin avait déjà catégoriquement démenti toutes les précédentes accusations d’implication des autorités russes dans les piratages aux Etats-Unis.
Auteur : La rédaction avec AFP