(AFP) – L’Irlande a annoncé vendredi avoir lancé une enquête alors qu’était révélée la dernière faille de sécurité de Facebook, le géant des réseaux sociaux sur Internet ayant laissé accessibles à des applications tierces des photos qui n’auraient pas dû l’être.
La Commission de protection des données (DPC) irlandaise a indiqué qu’elle souhaitait examiner plus largement si Facebook se conformait au Règlement général sur la protection des données (RGPD).
Les photos de 6,8 millions d’utilisateurs exposées
Vendredi, Facebook avait indiqué qu’entre le 13 et le 25 septembre, l’ensemble des photos publiées sur Facebook par 6,8 millions d’utilisateurs avaient été accessibles aux applications qu’ils avaient utilisées parmi une liste de quelque 1 500 d’entre elles, bien au-delà de la permission accordée pour seulement une ou plusieurs photos. Facebook a présenté ses excuses et promis d’avertir tous les utilisateurs victimes de cette faille.
De nombreuses dénonciations d’infraction du RGPD
Plus généralement, le régulateur irlandais “a reçu un certain nombre de dénonciations d’infractions commises par Facebook depuis l’entrée en vigueur du RGPD le 25 mai“, a indiqué dans un communiqué son porte-parole, Graham Doyle. “En relation avec ces failles dans la protection des données, y compris celle-ci, nous avons lancé cette semaine une enquête.”
Une amende possible de 1,6 milliard de dollars
Concernant Facebook, la DPC irlandaise a une compétence élargie à l’ensemble de l’Union européenne, puisque le groupe californien a établi son siège européen à Dublin. Le RGPD donne aux régulateurs une grande latitude pour sanctionner les entreprises protégeant insuffisamment les données de leurs utilisateurs. L’amende peut atteindre 4 % de leur chiffre d’affaires mondial, soit pour Facebook 1,6 milliard de dollars, étant donné son chiffre d’affaires de 40,6 milliards de dollars en 2017.
En octobre, le même régulateur irlandais avait lancé une première enquête après la révélation d’une autre faille de sécurité de Facebook, qui avait permis à des pirates informatiques d’accéder à des données personnelles de quelque 29 millions d’utilisateurs.
Le groupe a connu une année difficile pour Facebook, marquée surtout par le scandale Cambridge Analytica, du nom d’une société britannique qui avait utilisé les données de 50 millions d’utilisateurs à des fins politiques.