(AFP) – Confrontée à une très forte baisse des volumes de courrier transportés, la Poste veut “poursuivre sa transformation” en se développant dans la livraison de colis et les services financiers, mais aussi les services de proximité et le numérique, a indiqué mercredi son PDG Philippe Wahl.
Philippe Wahl, 63 ans, était entendu mercredi matin par les commissions des affaires économiques de l’Assemblée nationale et du Sénat, qui ont ensuite validé sa reconduction à la tête de la Poste pour un nouveau mandat de cinq ans, par 58 voix contre 5.
“Notre groupe est sans doute l’entreprise française la plus chahutée, la plus impactée, par la révolution numérique“, a exposé M. Wahl à l’Assemblée. Le chiffre d’affaires lié au courrier a chuté de 3,6 milliards d’euros en cinq ans, et l’entreprise souffre de “la pression sur les marges du colis à cause de la pression par Amazon et les e-commerçants et de la montée des coûts”, a-t-il détaillé.
Le courrier devrait représenter moins de 20 % du chiffre d’affaires du groupe public en 2020, contre 40 % en 2010 et 70 % en 1990. La Poste ne devrait plus transporter que 5 milliards de lettres en 2025 contre 9 milliards aujourd’hui. “Devant nous, il y a la perte de 2 milliards d’euros supplémentaires” à comparer à un chiffre d’affaires de 26 milliards en 2019, s’est exclamé Philippe Wahl.
Le numérique où La Poste se veut “tiers de confiance”
Pour “poursuivre la transformation” de La Poste d’ici 2030, il voit notamment “deux nouveaux moteurs de croissance“: le développement de services de proximité en réponse au vieillissement de la population et le numérique où La Poste se veut “tiers de confiance”, en hébergeant des données notamment sur son service Digiposte.
Il entend aussi conforter sa place de numéro 1 du colis en Europe et “réussir la révolution de la logistique urbaine” en proposant des livraisons décarbonées dans les métropoles pour commencer, puis dans les villes plus petites et les zones rurales.
Côté services financiers, il veut proposer “une banque-assurance citoyenne [et] durable” en articulant la Banque Postale et CNP Assurances que La Poste va absorber.
S’il estime qu’il faut “faire évoluer le service universel postal” (c’est-à-dire les obligations minimales), devenu déficitaire, le dirigeant veut maintenir les tournées 6 jours sur 7 et “maintenir les 17 000 points de contacts” avec la clientèle, même si leur forme peut changer.