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Pakistan : Internet perturbé au moment où l’opposition lance sa campagne électorale

(AFP) – Les services internet et les réseaux sociaux du Pakistan ont été fortement perturbés dimanche soir au moment où le parti de l’ancien Premier ministre emprisonné Imran Khan se préparait à lancer sa campagne en ligne avant les élections du mois prochain.

Les candidatures aux élections législatives du 8 février d’Imran Khan et de la plupart des hauts dirigeants de son parti Tehreek-e-Insaf (PTI) ont été rejetées. Imran Khan – détenu depuis août – affirme que l’armée est de connivence avec les dynasties au pouvoir depuis de nombreuses années pour écraser son mouvement populiste.

Le PTI prévoyait un important lancement national et international dimanche soir pour diffuser son programme de campagne et collecter des fonds, mais les perturbations sur Internet ont démarré en début de soirée. “L’incident est dans la continuation de précédents filtrages des médias sociaux survenus lors de rassemblements de partis d’opposition ou de discours du chef de l’opposition Imran Khan“, a déclaré Netblocks, une organisation qui
surveille la cybersécurité et la gouvernance de l’internet.
Le directeur de Netblocks, Alp Toker, a déclaré à l’AFP que ces perturbations affectaient les fournisseurs de réseaux dans tout le pays. “De telles mesures ciblant les activités politiques sur les réseaux sociaux à l’échelle nationale sont quasiment sans précédent. Le Venezuela est un autre pays qui a utilisé des procédés similaires pour limiter les discours et les rassemblements de l’opposition“, a-t-il dit.
 

Le Conseil des droits de l’homme du Pakistan a condamné ces incidents comme étant “une violation du droit international”. “Dans le contexte d’élections, tous les partis politiques devraient bénéficier du droit fondamental à la liberté d’expression. Il est de la responsabilité du gouvernement du Pakistan de faire respecter les droits
fondamentaux“, a-t-il déclaré sur X.

Imran Khan, 71 ans, a été évincé l’année dernière après s’être brouillé avec les puissants chefs militaires pakistanais qui l’avaient soutenu pour parvenir au pouvoir en 2018. Dans l’opposition, il a mené une campagne sans précédent contre les militaires qui ont dirigé directement le pays pendant une grande partie de son histoire. Il les a accusés d’avoir précipité sa chute du pouvoir par un vote de censure via un complot soutenu par les États-Unis et d’avoir fomenté une tentative d’assassinat contre lui qui lui a valu des blessures.
Le PTI a fait l’objet d’une vaste répression, avec des dirigeants emprisonnées ou contraints de quitter le parti.