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Outils de piratage : la CIA délestée de 100 000 dollars par un Russe

CIA
Le site Wikileaks révèle l'arsenal d'espionnage de la CIA

La CIA a été délestée de 100 000 dollars par un Russe quil lui avait fait miroiter la récupération d'”outils” de piratage informatique volés à la NSA et des informations compromettantes sur Donald Trump, a rapporté vendredi dernier le New York Times.

Digne d’un roman de John Le Carré, l’article met en scène des agents de la CIA tentant durant une bonne partie de l’année dernière de récupérer auprès de leur “contact” russe des programmes d’intrusion informatique volés à la NSA, l’agence de sécurité nationale américaine, selon le journal. Le Russe, qui n’est pas identifié mais aurait des liens avec le monde des cybercriminels et les renseignements russes, avait appâté les agents américains en mettant en ligne une offre de vente de ces “outils” via un réseau opaque appelé les “Shadow Brokers” (intermédiaires de l’ombre).

Certains de ces programmes de piratage, mis au point par la NSA, ont été utilisés l’an dernier par d’autres hackers, notamment lors de la cyberattaque mondiale de mai 2017, grâce à un virus dont le code d’exploitation avait été volé au préalable à la NSA. Le “vendeur” russe, auquel les agents de la CIA était parvenu via une chaîne d’intermédiaires, en demandait un million de dollars.

Une livraison d’outils déjà connus

Les 100 000 dollars – en “cash”, dans une valise remise dans une chambre d’hôtel de Berlin -, n’étaient qu’un acompte, la CIA attendant de voir ce que le “vendeur” avait réellement en main. Il s’est avéré que la première livraison du Russe était des “outils” déjà connus et divulgués par les Shadow Brokers. Le Russe avait aussi assuré à plusieurs reprises disposer de documents compromettant – des “kompromats” dans la tradition russe – concernant Donald Trump, rapporte encore le journal, citant des sources du renseignement américain et européen. Ces documents incluaient des dossiers financiers douteux et une vidéo à caractère sexuel, dont les agents de la CIA n’étaient pas preneurs, soucieux de se tenir à l’écart des affaires politiques internes, selon le journal. L’histoire s’est terminée le mois dernier, quand il est apparu que le Russe n’a pu fournir aucun des logiciels de la NSA encore tenus secrets et que ses “kompromats” sur Donald Trump étaient soit déjà connus, soit douteux. Selon le New York Times, le Russe s’est vu signifier de quitter l’Europe de l’Ouest et de plus y remettre les pieds.

L’histoire est également rapportée par The Intercept, un magazine en ligne sur les questions de sécurité, qui affirme que l’opération a suscité des dissensions au sein de la CIA, dirigée par Mike Pompeo, un proche de Donald Trump, mais dont nombre de responsables sont outrés par les attaques répétées du président contre la communauté du renseignement dans l’enquête sur une éventuelle ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle.

 

Auteur : La Rédaction avec AFP