L’école, qui a levé 3 millions d’euros auprès de business angels, accueillera sa première promotion en septembre prochain dans son campus situé au sein du bâtiment Clever, au coeur de l’écoquartier République à Gennevilliers.
Fondée en septembre 2021 par Hugues Spriet et Romain Burel, l’école a pour objectif de répondre aux défis majeurs de la cybersécurité, comme l’a confié à Solutions Numériques Romain Burel : « Face à la pénurie de talents en termes de volume de profils sortant d’écoles, notre volonté est de proposer un cursus qui va susciter des vocations chez les étudiants, explique-t-il. En nous appuyant sur un corps professoral de référence et une méthode pédagogique innovante, ainsi que, grâce à notre levée de fonds, sur un environnement de travail high tech facilement accessible, avec un cyberlab pour s’entraîner sur des cas réels ». L’école a bouclé récemment un tour de financement de 3 millions d’euros auprès d’investisseurs particuliers, parmi lesquels Gilles Schnepp, président du conseil d’administration de Danone, et Jacques Richier, ex-PDG d’Allianz.
En travaillant sur le projet, les deux fondateurs se sont par ailleurs rendu compte qu’un second sujet devait être adressé : « Celui de la spécialisation. Faire un master en cybersécurité ne suffit plus aujourd’hui, il faut une spécialisation dans une discipline de la cybersécurité en dernière année. Nous en proposons trois. Ainsi, les entreprises n’auront pas à former à nouveau les étudiants à la sortie de l’école puisqu’ils seront prêts pour le métier qu’il vont exercer ».
Déjà 1 000 candidatures pour 60 places
Les entreprises partenaires ont demandé aux deux instigateurs du projet de mettre l’accent sur les “soft skills” dans la formation. « Cela va d’éléments basiques comme l’anglais jusqu’à des aspects beaucoup plus subtils, tels que la façon d’interagir et de construire ses relations interpersonnelles en entreprise, explique Romain Burel. Aujourd’hui, une partie des employés en cyber le fait très bien, mais le secteur pâtit encore parfois de son image un peu poussiéreuse du geek à capuche. La cybersécurité devenant transectorielle dans toute l’entreprise, le besoin de collaborateurs sachant communiquer et diffuser l’information est très fort ».
L’école accueillera en septembre une première promotion de 60 étudiants pour une formation en alternance de 2 ou 3 ans (selon le niveau : Bac + 2 ou Bac + 3), avec en dernière année une spécialisation métier. Depuis l’ouverture des candidatures en janvier, elle a reçu près de 1 000 candidatures et déjà sélectionné une cinquantaine d’étudiants (dont 15 % de femmes), issus de formations comme l’Ecole 42, des IUT d’informatique ou des licences professionnelles en cyberdéfense. « La première année, la formation portera sur le thème « concevoir un système d’information de manière sécurisée » et la deuxième sur « les techniques d’attaque et de défense cyber », précise Romain Burel. La dernière année, les étudiants auront le choix entre « la cyber opérationnelle », qui abordera notamment le métier de hacker éthique, « l’architecture sécurisée » et « les métiers de la gouvernance, du risque et de la compliance » ».
De la formation continue à partir de novembre
Dans l’équipe de professeurs, on trouve notamment Romain Hennion, ex-directeur cyber chez Deloitte, et Olivier Cros, Cyber Incident Responder chez Airbus Cybersecurity. Un comité pédagogique 100 % féminin, avec notamment Nolwenn Le Ster, directrice cybersécurité chez Capgemini France, sera en charge d’assurer l’adéquation des programmes au besoin des entreprises et à l’évolution des technologies.
La formation débouchera sur un titre d’expert en cybersécurité, inscrit au RNCP (Répertoire National de la Certification Professionnelle), de niveau 7 (Bac + 5). « L’école est gratuite et les frais de scolarité pris en charge par les OPCO en majeure partie, et par les entreprises, souligne Romain Burel. L’ouverture d’un deuxième campus, à Lyon ou Bordeaux, est d’ores et déjà prévue pour septembre 2025 ». L’école a aussi pour vocation d’accompagner les entreprises dans le recrutement des cybertalents en tant qu’acteur de formation de référence, c’est pourquoi elle est membre du Campus Cyber.
Dès novembre prochain, elle proposera également aux entreprises un catalogue de formations continues. « Ce sera du « reskilling » pour leurs collaborateurs de l’informatique et de la DSI, afin de leur apporter cette brique de cybersécurité, déclare Romain Burel. Nous allons aussi concevoir des formations suivant les besoins particuliers des entreprises ».
Patricia Dreidemy